Réunir en une seule étude les pays riverains de la mer Baltique est une bonne idée, parler des « Baltiques » est encore plus juste. Trois puissances mais aussi trois aires culturelles se rencontrent ici, la Suède, l’Allemagne et la Russie. S’y agrègent des agents mineurs mais non secondaires, danois, baltes, polonais. Trois volontés hégémoniques avec des lieux et des temps d’accointance et de rencontre.
Philippe Meyer a une pratique certaine de ces points de contact, de ces marches (l’Alsace), de ces fleuves qui lient autant qu’ils séparent (le Rhin)… Cet essai part du haut Moyen Age, passant probablement trop vite sur les tréfonds viking et varègue, pour s’attarder sur les cités marchandes de la Hanse puis sur les ordres militaires qui germanisent les futurs pays baltes. Des pauses sont faites pour évoquer, avec érudition, des « lieux de mémoire » tels que Wismar, Rostock, Stralsund, Lübeck ou encore des châteaux et forteresses aussi fameux qu’Elseneur et Kalmar. La Suède a droit à un traitement privilégié justifié par ses rois-condottieres, Gustave Adolphe et Charles XII, sans oublier la reine Christine. Finlande et pays baltes nous ont paru davantage survolés. Quant au XXème siècle en mer Baltique, il méritait plus qu’un rapide coup d’œil. Mais, au total, cet essai constitue une bonne approche.
Jean Heurtin
Baltiques Histoire d’une mer d’ambre, de Philippe Meyer, Perrin, 502 p., 26 €
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