06/03/2014 – 10H00 Rome (Breizh-info.com via Argedour) – « Le rôle de l’Église catholique a été sous-estimé en ce qui concerne la redécouverte de la nature et sa préservation. » C’est la conclusion du livre très riche d’Olivier Landron sur Le catholicisme vert (Cerf, 528 p., 48 €).On entend parfois l’accusation selon laquelle l’Église ne s’intéresserait pas à la défense de l’environnement. Ce sentiment était partagé par 68% des personnes interrogées dans un sondage de 2004. Réalité ou malentendu? Professeur à la Faculté de théologie d’Angers, Olivier Landron montre au contraire que les chrétiens ne sont pas restés inactifs sur ce front là. Dans son histoire des relations entre l’Église et la nature au vingtième siècle, il présente les divers aspects de la question.
S’il est vrai que les théologiens français se sont peu intéressé à la nature ou au cosmos (Teilhard de Chardin faisant exception), il n’en va pas de même pour les artistes (Dom Robert, Maurice Denis, Olivier Messiaen), les écrivains exaltant la beauté de la Création (Charles Péguy, René Bazin, Henri Pourrat, Francis Jammes, Paul Claudel, Joseph Delteil et bien d’autres), des penseurs tels que Gustave Thibon et, aujourd’hui, ces écologistes influents que sont Jean Bastaire ou Jean-Marie Pelt.
Mais la réflexion n’est pas tout. Cet intérêt de l’Eglise pour la nature s’est manifesté par de nombreuses initiatives éducatrices. En témoigne l’essor du scoutisme et des colonies de vacances en plein air ou le renouveau des pèlerinages. Sur un mode plus politique, les chrétiens ont joué un rôle actif pour défendre la terre (Lanza del Vasto venant au secours des paysans du Larzac) comme ils sont actifs pour sensibiliser leurs contemporains à la sauvegarde de l’environnement (initiatives de Pax Christi France ou campagnes du Ccfd sur la question de l’eau). Ils ont été pionniers pour développer l’agriculture biologique (Raoul Lemaire, Georges Racineux, Dominique Florian) au nom d’une relation à la fois raisonnable et contemplative du paysan à la terre, défendue actuellement par les Journées paysannes ou la revue Terre et Foi. Dans son étude pleine de surprises, Olivier Landron s’intéresse aussi à des réalités peu connues, telles que les ermites (la France en compterait 300), les Frères missionnaires des campagnes ou les petites associations chrétiennes militant pour la protection animale et contre la corrida.
Le tournant écologique de l’Église amorcé sous le pontificat de Jean Paul II s’accentue sous celui de Benoît XVI. Il reste aux chrétiens à entendre cet enseignement et à continuer à le mettre en pratique.
Le catholicisme vert, Olivier Landron (Cerf, 528 p., 48 €)
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