05/03/2014 -10H00 Nantes (Breizh-info.com) – « L’ancien maire de Nantes sait qu’il joue une bonne partie de son avenir aux prochaines élections municipales (…). Ayrault est là pour faire « le sale boulot » du quinquennat. Il le fait » estime Matthieu Croissandeau (Aujourd’hui en France, dimanche 2 mars 2014).
Cet esprit de sacrifice (?), ce dévouement à toute épreuve (?) l’honorent. Mais lorsqu’il répond aux questions posées par les journalistes, il possède suffisamment de métier pour botter en touche dès qu’un sujet embarrassant apparait.
Aujourd’hui en France : Etes-vous un premier ministre usé et fatigué ?
Jean-Marc Ayrault : Pas du tout ! Vous me trouvez usé et fatigué, vous ? Pour exercer cette très lourde responsabilité, il faut de la sérénité, de la distance, ne pas se laisser influencer par les aspects secondaires et être totalement disponible. Et bien, je le suis ! (…)
Aujourd’hui en France :On parle pourtant de vous comme d’un Premier ministre en sursis. Vous ne vous sentez pas menacé ?
Jean-Marc Ayrault : Je ne me laisserai pas dévier de ma mission par quelque anecdote que ce soit, ni par quelques commentaires, spéculations ou fantasmes. Ça n’a aucun intérêt et ça ne m’impressionne pas ! (…)
Aujourd’hui en France : Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a donné lieu à de vives tensions entre les Verts et vous. L’incident est-il clos ?
Jean-Marc Ayrault : Il y a toujours eu un désaccord entre les écologistes et nous sur ce sujet. Mais cela ne nous a jamais empêché de diriger des collectivités ensemble sur le plan national, puisque nous avons acté ce désaccord.
(Aujourd’hui en France, dimanche 2 mars 2014)
Mais spéculations et combinaisons concernant un futur remaniement n’ont jamais été aussi vivaces. Et les ministres attendent que François Hollande siffle la fin de la partie . « Cela fait deux mois que je dis que la fenêtre de tir est en avril, même si cela dépense du score des municipales. Une défaite lourde scellerait le sort du Premier ministre, une défaite plus mitigée permettrait de le garder en changeant le gouvernement » expliquait l’un d’eux (Le Monde, dimanche 2 mars 2014).
Le plus précis et le mieux renseigné sur la question est évidemment Le Canard Enchainé (26 février 2014) ; « si Hollande parait déterminé à provoquer un remaniement courant avril ou début mai (entre les municipales et les européennes), il n a pas encore décidé s’il garderait ou non Jean-Marc Ayrault. En tout cas, s’il doit le virer, le chef de l’Etat permettra à son Premier ministre de « sortir par le haut ». C’est du moins ce qu’il a affirmé à des visiteurs.
Quand et comment ? Après le vote de confiance, en avril, sur le pacte de responsabilité, Ayrault, a expliqué Hollande, obtiendrait l’approbation de l’Assemblée et ferait alors valoir qu’il a rempli sa mission et qu’en conséquence, il passe le relais, la tête haute ».
Dans ces conditions, le retour à Nantes de Jean-Marc Ayrault pourrait s’effectuer en avril-mai. Pas de soucis pour sa reconversion. Une loi organique prévoit qu’un ministre qui cesse de l’être récupère automatiquement son siège de député.
Evidemment, c’est embêtant pour son suppléant Jean-Pierre Fougerat. Et puis, sait-on jamais, Johanna Rolland aura peut-être besoin d’un conseiller…
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