Bretagne. La qualité du sperme s’améliore !

04/03/2014 – 14H00 Rennes (Breizh-info.com) – Avec une diminution de près d’un tiers de la concentration en spermatozoïdes, le déclin de la qualité du sperme en France est une tendance qui concerne presque toutes les régions de l’hexagone. Sauf en Bretagne et en Franche-Comté, où la qualité de la liqueur séminale s’améliore. C’est ce qui ressort d’une étude publiée par l’Institut de veille sanitaire et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Une première étude, publiée en 2012, portait sur 26 000 hommes ayant participé à un programme d’assistance médicale à la procréation (AMP) dans les 126 principaux centres de France métropolitaine, entre le 1er janvier 1989 et le 31 décembre 2005. Celle-ci avait établi que la concentration du sperme a subi une baisse continue – de l’ordre de 1,9% par an  – pour atteindre en seize ans environ un tiers. Ainsi le nombre des spermatozoïdes d’un homme de 35 ans est passé de 73,6 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme (M/ml) en 1989 à 49,9 M/ml en moyenne en 2005. Une norme malgré tout supérieure à celle définie par l’OMS  (> à 15 millions/ml).

Reprenant les résultats de cette étude,  les chercheurs ont comparé l’évolution des tendances dans les différentes régions administratives. Cette approche régionale établit que le déclin de la qualité du sperme n’épargne pratiquement aucune région. Si celles d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées sont les plus touchées par ce phénomène, la Bretagne et la Franche-Comté sont celles où la qualité du sperme est la meilleure. La région administrative des Pays de la Loire est également dans la tête du peloton.

A quoi est dû ce phénomène ? Souvent évoquée, la consommation de tabac et d’alcool semble devoir être écartée, comme d’ailleurs la surcharge pondérale. Les chercheurs ont par contre constaté que ce sont les régions où l’activité agricole est intense – notamment la viticulture et l’arboriculture –  qui sont les plus touchées. C’est en particulier le cas de l’Aquitaine, de Midi-Pyrénées et de la Bourgogne.

L’un des auteurs de l’étude, le Docteur Joëlle Le Moal, évoque les activités viticoles « qui sont  celles où l’on utilise le plus de pesticides proportionnellement à la surface »  (Science et Avenir 03/03/2014). Pour ce chercheur, « une exposition globale ubiquitaire de l’ensemble de la population depuis les années 50 » aux perturbateurs endocriniens, notamment certains pesticides, serait susceptible de perturber le fonctionnement hormonal.

Une hypothèse de travail qui demande à être confirmée selon le docteur Jacques de Mouzon. Le co-auteur de l’étude estime en effet que si la piste de l’impact des pesticides sur la qualité du sperme peut être sérieusement envisagée, il faudra réaliser des études « qui soient en mesure de démontrer ces hypothèses ».

Crédit photo : Maïeuta (cc)
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