02/03/2014 – 09H00 Morlaix (Breizh-info.com) – Le remaniement se précise : ce sera entre avril et juin, avec remplacement de Jean-Marc Ayrault si la gauche perd plus de dix grandes villes, ou – ce qui paraît très improbable – Paris. Une douzaine de ministres seraient dans la charrette, dont la bretonne à Paris et parisienne en Bretagne Marylise Lebranchu, qui aura vraiment perdu l’occasion de faire la réunification et de rendre service à sa patrie. En revanche, la stature de Jean-Yves le Drian se voit renforcée puisqu’il sera dans le prochain gouvernement.
Le but recherché par Hollande : resserrer l’équipe, réduire le nombre de couacs et dégager tous les ministres qui peinent à « imprimer » autrement qu’en se faisant haïr. Il est très réticent à l’idée de virer Jean-Marc Ayrault puisqu’il se le réserve comme ultime fusible après la déculottée attendue des régionales, en 2015. Et l’idée de laisser mariner Valls ne le laisse pas indifférent. Ce dernier perd patience et commet des erreurs magistrales : il s’acharne notamment de tout ce qui s’habille en bleu, blanc et rose alors que les casseurs cassent en paix… comme on a pu le voir à Nantes dernièrement.
Dans la charrette des ministres qui s’en iraient : Marylise Lebranchu (Décentralisation/Réforme de l’Etat), Kader Arif (anciens combattants), Yamina Benguigui (Francophonie), Dominique Bertinotti (Famille), Nicole Bricq (Commerce Extérieur), Marie-Arlette Carlotti (Handicap/Exclusion), Hélène Conway-Mouret (Français de l’Etranger), Frédéric Cuvillier (Transports), Michèle Delaunay (Personnes Agées), Anne-Marie Escoffier (Décentralisation), Sylvia Pinel (Artisanat, Commerce et Tourisme), mais aussi Aurélie Filipetti (Culture), Vincent Peillon (éducation) et Pierre Moscovici (Economie).
Plusieurs de ces ministres paient des échecs qui ont exposé encore plus le gouvernement et le président à l’impopularité générale : ainsi de Peillon avec le gender et la réforme des rythmes scolaires, Bertinotti avec l’abandon de la loi sur la famille, ou Sylvia Pinel avec la réforme du statut de l’auto-entrepreneur. L’éviction de Pierre Moscovici semble montrer qu’Arnaud Montebourg a pris l’avantage… ce qui ne va pas dans le sens du réalisme économique. Le nouveau gouvernement devrait aussi démonter deux nids à doublons : autour de la Décentralisation avec une ministre de plein droit et deux déléguées, et autour de l’Economie ou six ministres se marchent sur les pattes.
Côté recrues, Louis Gallois pourrait remplacer Moscovici à la tête d’un grand ministère de l’Economie et des Transports – ce qui veut dire que le gaz de schiste et Notre-Dame des Landes risquent d’être au menu –, Bertrand Delanoë se charger de la Culture et François Rebsamen pourrait prendre l’Intérieur si Manuel Valls devient Premier Ministre. Sont aussi pressentis, Michel Delebarre, le maire de Dunkerque, peut-être pour piloter la réforme de la Décentralisation, André Vallini et trois ou quatre jeunes députés PS repérés par la présidence. Enfin, Ségolène Royal devrait entrer dans le gouvernement, ce qui ne manquera pas de ravir tous les partisans de la « République irréprochable » promise par François Hollande en 2012.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.