21/02/2014 – 08H00 Nantes (breizh-info.com) – Scène de western mardi dernier dans le quartier (très) « sensible » de Malakoff à Nantes, où un individu a ouvert le feu avec un fusil en direction d’un kebab, blessant deux personnes. Nantes marcherait-elle sur les traces de Marseille ? On peut se poser la question.
Il était 13h30, mardi, lorsqu’un homme armé d’un fusil, le visage découvert, a surgi sur la place centrale du quartier Malakoff et a ouvert le feu en direction du kebab, blessant deux personnes qui s’y trouvaient. Avant de repartir tranquillement à pied.
« Ca n’est plus possible ! », « C’est incroyable ! Où va-t-on ? », « Ca craint. Les « tensions » montant dans le quartier, ça devait arriver. » Les réactions des habitants du quartier oscillent entre stupéfaction, indignation et fatalisme.
Semble-t-il reconnu par plusieurs témoins de la scène, un « jeune » de 22 ans, a été interpellé mercredi matin. Déjà sous surveillance électronique, l’individu avait brisé son bracelet et circulait librement. Placé en garde à vue, il a été relâché hier. Le parquet de Nantes a indiqué qu’il ne sera pas mis en examen, l’arme n’ayant pas été retrouvée, les victimes ne l’ayant pas désigné et les témoins – l’omertà règne dans les cités – s’étant prudemment abstenus. Il sera cependant poursuivi pour « évasion ».
Rénové à grands frais par la municipalité Ayrault – « L’ensemble de ces réalisations s’inscrit dans une logique de cohésion sociale au service du vivre – ensemble », soulignait Nantes métropole avec ce vocabulaire inimitable tiré de la novlangue chère au PS – Malakoff connait en réalité une délinquance endémique. Après le centre socio-culturel détruit par un incendie criminel en août 2010, c’est le centre commercial qui était parti en fumée en février 2011.
Suite à cet incendie, la préfecture de Loire-Atlantique avait déclaré à l’époque – Nicolas Sarkozy occupait l’Elysée – qu’elle « poursuivrait son action pour garantir la tranquillité publique à laquelle aspirent les habitants de ce quartier comme tous nos concitoyens ». Et la municipalité socialiste avait expliqué de son côté que « Malakoff a pâti de la même évolution que toutes les cités HLM construites autour des années soixante : le bâti a vieilli, la population s’est fragilisée ».
Aujourd’hui, Madame Rolland assume l’héritage – elle n’est jamais à court d’explications pour excuser la délinquance dans les « quartiers ». Mais les faits sont têtus : le bâti a rajeuni et la délinquance continue de prospérer. Quant à la préfecture, elle poursuit son action pour la « tranquillité publique ». Avec le succès que l’on sait. Plus réaliste, un ancien policier confie : « A Nantes, on sent que ça se durcit. Ca défouraille vite et dur », (Ouest France, 19/02/2014). L’an passé, la ville a connu en effet plusieurs fusillades. Et 2014 commence mal. Marseille, on vous dit.
Photo : Zhu/Flick (cc)
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