18/02/2014 – 08H00 Vannes (Breizh-info.com) – Une des priorités du Parti socialiste est de combattre l’extrême droite. Pour ce faire, Yann Galut, député du Cher, leader de la « gauche forte », a rédigé « le guide anti-FN » dans lequel il décortique le programme économique de ce parti. Sarah Proust, secrétaire nationale du PS chargée de la « riposte » s’y est également mise ; elle a donc commis « le Front National, le hussard brun contre la République » (éditions Bords de l’eau). Pour « armer » les adhérents, elle se déplace dans les fédérations, afin d’animer des débats.
Samedi 25 janvier, elle était à Vannes. Dans une petite salle du Palais des arts, une cinquantaine de personnes étaient venues entendre la bonne parole. Maxime Picard, n°2 de la fédération du Morbihan a sa petite idée sur la question : « La crise sociale dans le centre de la Bretagne, la question des services publics en zones rurales et périurbaines, le sentiment d’insécurité dans certaines villes. Ce sont des sujets propices au vote Front national. Il faut prendre cela comme un élément nouveau de notre engagement politique ». Il est lucide : « la cale a sauté et la marée commence ». Alors il faut renforcer la digue. Et donner des « outils » aux militants socialistes.
On parle également des électeurs de gauche qui basculent à l’extrême droite. « J’ai connu des camarades qui ont quitté le PS pour aller au FN, ça existe« , assure Emile, militant chevronné. « L’autre jour, on m’a dit : « elle, elle parle des pauvres ! Ca doit nous interpeller », ajoute Simone au deuxième étage. » (Libération, 31 janvier 2014).
Finalement, on évitera de rentrer dans le vif du sujet : chômage, pauvreté, fins de mois difficiles, logement… autre question que Sarah Proust n’avait nulle envie d’aborder : l’abandon par le PS des classes populaires. Ce dernier ne connait plus les ouvriers, les employés et d’une manière générale les travailleurs. Dans le jargon de la Rue de Solférino, les habitants des territoires périurbains sont devenus des « exclus » avec qui il faut « grâce à notre réseau d’élus », « recréer du lien social » martèle Proust.
Discours peu fait pour mobiliser les « masses laborieuses ». Une phrase d’Alain de Benoist résume cette orientation : « la gauche a congédié le peuple ».
Si Maxime Ricard s’était donné la peine d’emmener Sarah Proust en « excursion » dans les campagnes bretonnes, celle-ci serait rentrée à Paris en sachant ce que l’expression « désespérance sociale » veut dire. C’était aussi une bonne occasion de faire la connaissance de Christian Troadec et de Julien Durand, deux amis du PS.
Une suggestion à Maxime Picard. Pour sa prochaine conférence, il devrait songer à l’organiser à Ménimur (quartier HLM de Vannes, de l’autre côté de la 4 voies). Il se rapprocherait – géographiquement – du peuple ….
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Une réponse à “Vannes. Le PS en campagne… contre l’extrême droite”
Merci du conseil… Encore faudrait il que les maires de Vannes construisent des maisons de quartier avec des salles de réunion, notamment à Ménimur. Et saurai-je rappeler que les maires de Vannes ont toujours été de droite…
Pour le reste, l’accusation de l’abandon par le PS du peuple est un peu facile, et pas très argumentée.
Les politiques locales mises en place par les élus socialistes dans les communes populaires du Morbihan permettent d’offrir gratuitement ou à prix modéré des services à qui ? A ceux qui ont les moyens quoi qu’il arrive? Non. Le fait de pouvoir se déplacer sur le territoire, d’accéder à la culture, aux activités périscolaires, aux soins ou aux services sociaux, est rendu possible parce que nous menons ces politiques pour tous. Et ce sont les plus fragiles qui en bénéficient en premier.