11/02/2014 ‑ 20H00 Nantes (Breizh-info.com) – Pierre Oréfice est co-créateur avec François Delarozière des Machines de l’île, cet établissement à vocation touristique créé par la communauté urbaine de Nantes et connu pour son éléphant mécanique géant. Il en est aussi le directeur général.
À ce poste, il n’a pas vraiment fait ses preuves : Les Machines de l’île restent désespérément déficitaires alors que tous leurs investissements ont été payés par la collectivité, qu’elles disposent gratuitement d’un site privilégié en pleine ville et qu’une partie de leur communication est assurée par Nantes Métropole. Le déficit des Machines s’accroît même chaque année. Selon le calcul d’un blog local, « chaque billet est vendu en moyenne 6,07 euros et subventionné à hauteur de 2,57 euros. La subvention représente ainsi 42 % du prix payé par le visiteur ».
Pierre Oréfice n’a pas non plus réussi à faire des Machines de l’île une grande attraction touristique internationale. C’était pourtant la mission qui leur avait été assignée par Jean-Marc Ayrault en 2004. En 2013, elles n’ont vendu que 520.000 billets, alors que leur objectif était de 600.000. Comme il faut acheter un billet distinct pour chacune de leurs trois attractions (Grand Éléphant, Galerie des machines, Carrousel des mondes marins), le nombre réel de visiteurs ne dépasse sans doute pas 350.000, soit à peu près 100.000 de moins qu’à Océanopolis et… cinq fois moins qu’au Grand parc du Puy du Fou !
Ces échecs n’empêchent pas Pierre Orefice de se croire indispensable. Présentant ce mardi une nouvelle attraction de la Galerie des Machines, qui rouvre samedi, il s’en est pris à Laurence Garnier, candidate UMP à la mairie de Nantes. « Si elle est élue, l’avenir des Machines de l’île, ce sera sans nous » a-t-il déclaré selon Presse Océan. Laurence Garnier a réagi au quart de tour, acceptant d’avance la démission de Pierre Oréfice, dont la déclaration, écrit-elle sur son site web, « traduit le climat clientéliste que nous dénonçons depuis le début de la campagne et montre bien qu’après 25 ans, il est grand temps de tourner la page ».
L’épisode pourrait être lourd de conséquences, car Pierre Oréfice est salarié de la société publique locale Le Voyage à Nantes, dont le capital est détenu essentiellement par la communauté urbaine de Nantes. « Cette intervention politique est embarrassante pour les socialistes », commente un juriste nantais. « Une application stricte de la loi sur le financement de la vie politique pourrait conduire à imputer tout ou partie des subventions versées aux Machines à la campagne électorale de Johanna Rolland. » Or Laurence Garnier vient déjà de saisir la CNCCFP (Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques) à propos du récent déplacement de Jean-Marc Ayrault à Nantes, qui a largement mis en valeur la candidate socialiste. Le dossier s’alourdit.
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