Inondations : la Bretagne en première ligne

10/02/2014 – 11H00 Rennes (Breizh-info.com) – L’Ille-et-Vilaine, le Morbihan et la Loire-Atlantique sont toujours placés en vigilance rouge du fait de la crue de la partie aval de la Vilaine. Les trois départements bretons ne sont pas les seuls à avoir connu d’importantes crues, consécutives aux pluies amenées par la tempête Qumeira, le 7 février, et à la saturation des sols qui ont déjà connu nombre d’épisodes pluvieux cet hiver. Sur le bassin versant de la Loire, la Sèvre nantaise est en crue, mais avec des niveaux qui restent habituels pour la saison.

Tous les cours d’eau bretons sur les cinq départements ont été en crue ces derniers jours. Si la situation s’améliore incontestablement – dans le Finistère, sur le cours supérieur de la Vilaine, la rivière de Morlaix et le Blavet – l’Oust commence à peine sa décrue et la montée s’est stabilisée sur les cours médian et aval de la Vilaine. Partout ou presque, les niveaux  de 2001 ont été tutoyés, voire dépassés, sur l’Aulne par exemple, ce qui fait de cette nouvelle crue un phénomène assez exceptionnel.

Des dégâts et de l’eau un peu partout en Bretagne

A crue exceptionnelle, dégâts assez importants. En Loire-Atlantique, une dizaine de routes ont été coupées, notamment aux abords de la Vilaine (Guéméné-Penfao, Massérac, Beslé, Avessac…) mais aussi dans le lit majeur de l’Isac, plus connu sous le nom de Canal de Nantes à Brest. Au-dessus de l’une de ces routes habituellement coupées par les inondations, la RD81 à Saint-Omer de Blain, une ligne téléphonique s’est rompue, privant du téléphone et d’internet environ 300 personnes. Les quartiers proches de la digue à Saint-Nicolas de Redon et deux hameaux d’Avessac, la Mercerais et Painfaut, sont menacés par les inondations. D’autres, notamment le long du Don, de l’Isac canalisé, de la Chère ou du Semnon ont déjà été inondés – comme souvent. A Saffré, l’on craint toujours que l’Isac ne déborde ; des parpaings sont prévus au cas où.

A Pontivy, les rues proches du Blavet ont été inondées et des boudins gonflables anti-crue ont été déployés. Plus grave, une partie de la tour sud et de la courtine (XVe-XVIe) du château se sont effondrées, minées par l’eau et probablement des infiltrations plus anciennes. Dans le Morbihan, 48 routes  sont coupées par les eaux, et notamment celle qui passe par le pont de Malestroit, hâtivement renforcé par des parpaings et interdit à la circulation par précaution, bien qu’il ait tenu lors de la grande crue de 2001 ; le bourg est coupé en deux. A Peillac, Glénac, la Gacilly, aucune route située près de l’Oust n’est circulable. Pour passer la rivière en folie, il n’y a d’autre solution, entre Malestroit et Redon, que d’emprunter la 2×2 voies.

En Ille-et-Vilaine et dans le Finistère, c’est surtout la répétition des crues qui exaspère. Tant à Montfort sur Meu que le long du cours inférieur de la Vilaine, en passant par Redon ou les marais de Rieux, ce sont les zones habituellement inondées qui sont touchées. A Redon par exemple, l’eau est à raz des quais, et des barrages anti-inondation ont été déployés. Vers Fégréac, le canal est entouré d’un véritable océan intérieur, la Vilaine et les marais étant noyés.

Enfin dans les Côtes d’Armor, l’Arguenon a débordé, transformant Plancoët en Venise  nordique. Plus d’un mètre d’eau dans les rues et de l’eau jusque sur les ponts, voilà qui change de l’ordinaire. A Binic, Pleubian et Chatelaudren, des coulées de boues ont eu lieu, la dernière affectant la voie de chemin de fer vers Guingamp. Plusieurs autres localités, Jugon-les-Lacs, Gouarec, Lamballe et St-Caradec ont été inondées et des habitants évacués.

Prochaine crue mardi ?

Un nouvel épisode pluvieux important devrait arriver mardi 11 février, avec près de 30 mm attendus en Loire-Atlantique, 38 en Ille-et-Vilaine, 26 en Côtes d’Armor, 36 en Finistère (suivis de 15 le lendemain) et 44 dans le Morbihan. Ces nouvelles précipitations très importantes tomberont sur des sols archi-saturés et même inondés ; la décrue devrait donc s’arrêter et les niveaux repartir à la hausse dès le soir du mardi, d’autant plus que la suite de la semaine sera pluvieuse. Les niveaux pourraient alors égaler la crue de 1995.

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