La prestigieuse série télévisée anglaise Downton Abbey met en scène, au début du XXème siècle, la vie de la famille Crawley et de ses domestiques. Elle prône la vision d’une Angleterre conservatrice et fière de ses traditions.
Robert Crawley (Hugh Bonneville), comte de Grantham, est un homme charismatique et respecté. Il a épousé Cora (Elizabeth McGovern), fille d’une richissime américaine. Père de trois filles, il gouverne le vaste domaine dont il a hérité. Il bénéficie des conseils de sa mère Violet (Maggie Smith), dotée d’un sens de l’humour acerbe et farouchement attachée aux traditions. Ses trois filles ont des caractères bien différents. Lady Mary Crawley (Michelle Dockery), l’aînée, se montre souvent insensible, alors qu’elle est en réalité passionnée. Lady Edith Crawley (Laura Carmichael) désespère de se marier. Lady Sybil Crawley (Jessica Brown Findlay), la cadette anticonformiste, recherche la liberté et milite même pour le droit de vote des femmes, ce qui déplait fortement au reste de la famille.
Mais puisque Robert n’a pas d’héritier mâle, le titre et le domaine doivent revenir à l’un de ses cousins. Après la disparition d’un héritier lors du naufrage du Titanic (1912), l’avocat Matthew Crawley (Dan Stevens), un lointain cousin, est le nouvel héritier. Il arrive à Downton Abbey où il découvre les règles traditionnelles qui régissent la vie entre aristocrates et serviteurs. Après une guerre héroïque, il épousera Mary.
A Downton Abbey cohabitent également les domestiques. Charles Carson (Jim Carter), majordome général, commande les autres domestiques. Autoritaire, il est pétri des traditions de la vieille Angleterre. John Bates (Brendan Coyle), nouveau valet de Lord Grantham, lui a sauvé la vie à la Guerre des Boers. Anna Smith (Joanne Froggatt), jeune femme romantique et droite, épousera Bates. Beryl Patmore (Lesley Nicol), bavarde et truculente, est la cuisinière en chef. Tom Branson (Allen Leech), chauffeur et indépendantiste irlandais aux idées progressistes, épousera Sybil, malgré le désaccord de la famille. Thomas Barrow (Rob James-Collier) est un serviteur homosexuel plein de fourberie, qui veut s’élever au sein de la hiérarchie domestique par tous les moyens.
Downton Abbey est une série télévisée britannique, créée par Julian Fellowes et diffusée depuis septembre 2010 sur ITV1 au Royaume-Uni. La première saison, qui plante décors et protagonistes, a rassemblé 9 millions de téléspectateurs. La seconde montre que la première Guerre mondiale fait basculer les destins des personnages, maîtres et domestiques. Elle a atteint 11 millions de téléspectateurs. La troisième décrit les bouleversements à Downton Abbey lorsque le comte apprend qu’il est ruiné. Elle est marquée par le décès dramatique de plusieurs protagonistes.
La reconstitution historique de cette série, tournée au château de Highclere, dans le Hampshire, est très convaincante. Les décors et les costumes sont particulièrement réussis. Cette série suscite la nostalgie de cette époque. L’entretien à Downton Abbey de cinq nobles nécessitait trois fois plus de domestiques. Ceux-ci étaient fiers d’y travailler et défendaient farouchement l’honneur de leurs maîtres. Dans cette société conservatrice, chacun, aristocrate ou domestique, avait sa place. Rien à voir avec la conception égalitariste issue de la Révolution française.
Downton Abbey, Saison 3, 4 DVD, 25 euros, 3 Blu-ray, 30 euros, Universal Pictures
Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.
Une réponse à “Downton Abbey, l’éloge du conservatisme [vidéo]”
Pour Jerry Bowyer, journaliste américain, «le fait de représenter Lord et Lady Grantham autrement que comme des alcooliques, des débiles, des hypocrites ou bien des accros au sexe (ou des frigides, ou même les deux alternativement) est un geste de rébellion culturelle ».
A n’en pas douter, dans une série tv française, les aristocrates auraient été ainsi décrits… Sur France Télévision, seule une fille de la famille Grantham aurait été tolérante, bisexuelle, généreuse… et, pour ces raisons, haïe de sa famille…