04/02/2014 – 14H00 Rennes (Breizh-info.com) – L’homme se veut discret. Ni notoriété particulière, ni popularité affirmée. Son existence n’est qu’administrative, ce qui n’en fait pas une bête politique. Il s’appelle Daniel Delaveau et a été « nommé » maire de Rennes par Edmond Hervé.
Au cours de la conférence de presse de François Hollande (14 janvier 2014), on apprend que « les collectivités seront incitées et invitées à se rapprocher. Les régions d’abord, dont le nombre peut aussi évoluer. Il n y a pas de raison à ce qu’il soit le même dans quelques années par rapport à aujourd’hui. »
Réaction immédiate des barons socialistes : on ne touche à rien ; on ne change pas une équipe qui gagne (en parlant des Pays de Loire et de l’éventuel rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne). Le premier à ouvrir le feu s’appelant Jean-Marc Ayrault, Premier ministre et « parrain » de l’agglomération nantaise, pour qui « ça n’est pas le bon débat ».
Mais Daniel Delaveau y est allé également de son petit couplet. Ouest-France du 22 janvier 2014 nous explique qu’il se trouve sur la même longueur d’onde que le Premier ministre et qu’il ne veut pas fusionner Bretagne et Pays de Loire. Même s’il s’agit de redistribuer les cinq départements ligériens, avec, par exemple, la Loire-Atlantique en Bretagne.
« Nous avons crée le pôle métropolitain avec Angers, Brest, Nantes, Rennes et Saint-Nazaire. Nous souhaitons créer une communauté universitaire Bretagne-Pays de la Loire. Nous avons plus besoin de réseaux que de frontières. » a-t-il déclaré.
Il n’est pas interdit de poser à M. Delaveau les mêmes questions qu’à Jean-Marc Ayrault. La première concerne le sentiment d’appartenance : « qu’est ce qui vous autorise à discourir sur l’avenir de la Bretagne alors que vous n’êtes pas Breton ? ».
La seconde se rapporte à la démocratie : « Qu’est ce qui vous autorise à décider à la place des Bretons ? »
La troisième relève de l’aménagement du territoire : « Qu’est ce qui vous autorise à défendre des positions contraires aux intérêts régionaux ? ».
Alors que la Bretagne a besoin de Nantes, et que Nantes a besoin de la Bretagne.
On sait bien que pour MM Ayrault et Delaveau, la Bretagne relève du hasard du parcours politique ; ils auraient très bien pu échouer en Navarre ou à Hazebrouck. Pas de préférence particulière. Seuls comptent le casse croûte et la possession d’un fief. C’est mieux que Pôle emploi.
Bien entendu, M. Delaveau a le droit de s’intéresser aux questions stratégiques. Or, il se trouve qu’il en existe une qui ne peut le laisser indifférent : le destin de la région baptisée « Centre ».
En effet, l’actuel maire de Rennes est né le 22 décembre 1952 dans le Loiret. Si François Hollande persiste dans son grand projet – faire évoluer le nombre de régions, c’est à dire le diminuer – que va devenir ce fameux « centre » ? Sera-il agrandi ? Ou bien découpé et les morceaux répartis entre les régions voisines ? Ou bien l’Orléanais sera-t-il fusionné avec la Touraine, le Maine et l’Anjou ? Voilà une question qui devrait préoccuper Daniel Delaveau bien plus que le dossier « Bretagne » qui, au fond, ne le concerne pas.
Devenir l’homme du « Centre » pourrait permettre à M. Delaveau d’engager une seconde carrière puisqu’il ne se représente pas aux municipales de mars 2014.
Les élections régionales sont prévues en 2015 …
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