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Nantes. La Nuit de la Bretagne, entre identité et cosmopolitisme

03/02/2014 – 06H00 Nantes (Breizh-info.com – Pour sa seconde édition, la ‘Nuit de la Bretagne’  avait  fait le plein au Zénith de Nantes samedi soir. Sous titré Breizh « night » (!), ce spectacle commercial était organisé en partenariat avec  le conseil régional de Bretagne et  sponsorisé par « Produit en Bretagne » mais aussi par Ouest France, France bleu et Paris Première.

Signé du président de la région administrative Bretagne, l’éditorial du programme donnait d’emblée le ton de la soirée. Si Pierre Massiot (PS) reconnait à la Bretagne « une identité culturelle forte » et son devoir de « transmettre un héritage culturel vivant », c’est pour mettre aussitôt en avant la « diversité » (?) de la région en matière de culture qui servirait à « construire le vivre ensemble ». Pour lui les artistes bretons participent au rayonnement d’une culture « ouverte sur le monde » où «  chacun… pourra se sentir breton ». En bref, un condensé de novlangue venant à l’appui du discours « culturellement correct » propre à l’oligarchie socialiste.

Pas de grande vedette cette année – le grand Dan ar Braz n’était pas au programme – mais la première partie présentait un spectacle de qualité : Ronan Le Bars, virtuose de la cornemuse irlandaise et écossaise et surtout le cercle de Beuzec Cap Sizun qui avait  magnifiquement mis en scène un thème propre à son terroir, la vie des marins et des sardinières dans les années 1900 à Audierne. Eric Menneteau et Nolùen Le Buhé, deux voix superbes chantant en breton, ont émerveillé  le public. Ce dernier aura beaucoup apprécié aussi les deux couples de sonneurs Fabrice Lothodé – Hubert Raud et Julie Tymen et Michel Kerveillant. Une première partie de spectacle à la fois populaire, enracinée et moderne, loin de tout folklore poussiéreux.

Le « Collectif jeu à la nantaise » qui suivait se voulait un « écho à l’identité portuaire de Nantes » au travers de la diversité culturelle de la ville. Parfait exemple de musique « métisse », le groupe croise dans un  tourbillon sonore aussi bien l’Algérie que l’Europe de l’est tsigane ou l’Irlande. Dans un esprit proche, le très dynamique trio de Red Cardell mélange musique bretonne, rock alternatif, blues, saudade… une combinaison des musiques du monde, commentées sur scène : « D’où qu’elle vient la musique, c’est bien ! C’est cool, woaouh ! ». Cela secoue surtout quand le chanteur tente de faire reprendre quelques onomatopées au public. Le rythme, qui s’affirme « tribal pour la danse », amène alors le bagad Kemper à une gestuelle plus proche des danses africaines que de celles de Cornouaille.

A la tradition et à la modernité, les concepteurs de cette Breizh « night » 2014 ont donc, pour la seconde partie du spectacle, voulu sacrifier – au nom de « l’ouverture sur le monde » – à la mode du cosmopolitisme. Mais était-ce bien là le vœu du public qui avait fait, en début de soirée, une formidable ovation à la perspective du  rattachement de la Loire-Atlantique à la Région Bretagne ?

Photo : Breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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Une réponse à “Nantes. La Nuit de la Bretagne, entre identité et cosmopolitisme”

  1. Bonjour,

    Bel article, merci. D’autant que j’étais parmi les 6000 personnes qui ont assisté à ce superbe spectacle qui montrait le dynamisme, l’ouverture, la créativité de la Bretagne et de sa culture.

    Un point me gène cependant : l’usage systématique du mot « rattachement » pour parler du retour de la Loire-Atlantique dans sa région. Ce n’est pas la Loire-Atlantique qui a été détachée de la Bretagne comme le démontre régulièrement l’affirmation répétée de ses habitants à son identité bretonne. C’est la Bretagne qui à été désunie par un acte strictement administratif et antidémocratique. L’usage du mot rattachement fait donc référence à un concept administratif français. Je préfèrerai que l’on parle plutôt de réunification plutôt que de rattachement : que l’on se place du point de vue breton en lieu et place du point de vue français. C’est peut être chipoter, mais pour moi Nantais, donc Breton, c’est important.

    Merci.

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