29-01-2014 – 07H00 Culture (Breizh-info.com) – Ouvrage rédigé par Jules César lorsqu’il menait la guerre de Rome contre les peuples gaulois (de -58 à -50 avant J.C.), La Guerre des Gaules (De Bello Gallico) vient de faire l’objet d’une magnifique adaptation en bandes dessinées.
Le premier tome se focalise sur les manœuvres politiques et militaires de César. Lorsque les Helvètes commencent leur migration, le peuple éduen, craignant de voir son territoire ravagé, sollicite l’aide de l’allié romain. Ainsi Vercingétorix, à la tête de la cavalerie arverne, se bat aux côtés de l’armée de César. Aux figures historiques se mêlent des personnages fictifs, comme Eponine, intrépide espionne éduenne qui cherche à venger son père, ou Gutuater, druide carnute qui veut créer l’union sacrée contre l’envahisseur.
Dans le tome 2, on découvre les multiples peuples gaulois qui éprouvent de grandes difficultés à s’allier contre l’envahisseur romain. Il s’attarde sur la personnalité de Vercingétorix, initialement allié, puis rival acharné de César. Vercingétorix est vainqueur à Gergovie, avant qu’il ne doive se démettre, piégé dans l’oppidum d’Alésia, en -52. Le chef arverne se sacrifie en s’agenouillant au pied du vainqueur. La plupart des guerriers gaulois sont réduits en esclavage et distribués aux légionnaires.
Cette libre adaptation de la Guerre des Gaules s’appuie sur une documentation récente, malgré quelques entorses à l’histoire. Mais le scénariste Tarek a évité de prendre pour argent comptant les commentaires de Jules César publiés à Rome pour sa propre gloire. Il faut en effet toujours se méfier des récits historiques lorsqu’ils sont écrits par les vainqueurs… Le scénario dynamique de Tarek met l’accent sur la relation particulière entre César et Vercingétorix : ils sont alliés puis deviennent ennemis acharnés. Il décrit les stratégies militaires (la politique de la terre brûlée de Vercingétorix) et les rivalités politiques (entre César et ses adversaires au Sénat).
Ce récit épique évoque bien sûr la bataille navale contre les Vénètes. Au début, grâce à la supériorité de leurs navires, les Celtes d’Armorique ont l’avantage. Mais [] le vent tombe. Les navires celtes qui ne naviguent qu’à la voile se retrouvent immobilisés. Les Romains détruisent alors, un par un, les navires vénètes.
Le dessinateur Vincent Pompetti, installé en Bretagne depuis 2007, réalise une œuvre somptueuse. L’encre et l’aquarelle restituent à merveille la fureur des combats.
Il regrette le « problème de faire accepter l’idée que les Gaulois n’étaient pas des demi-sauvages, et que les Romains n’étaient pas non plus des braves philosophes coloniaux avec des casques gréco-romains de fantaisie…”. Mais il justifie sa démarche : “ Je me sens très proche des Vikings, Celtes, fjords et autres forêts de sapins… L’Antiquité, c’est le paganisme, c’est-à-dire une vision différente de la nôtre qui est jusqu’à présent très compartimentée, alors que les païens célébraient la vie sous toutes ses formes et sans trop de jugement. Nous avons voulu restituer un peu ce ton-là… ».
La guerre des Gaules, Livre I Caius Julius Caesar, 15 euros, Livre II Vercingétorix, 16 euros, Editions Tartamudo.
Une réponse à “La guerre des Gaules en Bande-Dessinée [chronique]”
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