28-01-2014 – 12H00 Paris (Breizh-info.com) – Franz-Olivier Giesbert, ancien patron du Point, est amusant : pour son pot de départ, il a donné ses commandements : être impertinent, voire insolent, ne pas penser comme le troupeau, tenir à distance les puissants …
Bien entendu, il a oublié de préciser si ce dernier point s’appliquait à François Pinault, propriétaire du Point. FOG répondait-il par la négative aux souhaits du grand patron ? Que ce soit lorsque les intérêts du groupe étaient en jeu ou lorsque l’humeur de M. Pinault commandait de se payer Sarkozy …
Giesbert avait peut-être oublié ce soir-là la raison principale pour laquelle un poids lourd du CAC40 achète un journal, une radio (Dassault) ou une télévision (Bouygues) : disposer d’un moyen de pression sur les politiques et pouvoir faire passer des messages.
Habilement, FOG quitte le navire à un moment où le déclin de la presse écrite semble irréversible, confrontée qu’elle est à une révolution de son modèle, au passage du papier vers le numérique et à un effondrement de sa valeur.
M. Giesbert s’en va donc à temps. En 2012, la diffusion France du Point a atteint un pic de 412 286 exemplaires par semaine et la pagination publicitaire un niveau historique. Avec 4 millions d’euros de résultat d’exploitation en 2012 et encore un million l’an dernier.
Le Figaro Economie (15 janvier 2014) raconte que le titre n’est pas officiellement en vente mais serait convoité par Vincent Bolloré.
Explication possible de ce délestage envisagé par les Pinault : « la famille reste très endettée » (capital, juillet 2013). La recherche de cash et le souci de n’avoir pas à assurer la reconversion du Point vers le numérique pourraient également expliquer ce désengagement.
Et puis tout n’est peut être pas aussi rose qu’on veut bien le dire. Dans le classement établi par le magazine Capital des plus grosses fortunes de France (juillet 2013), on tient compte certes des « participations cachées qui accroissent le patrimoine des grosses fortunes, mais de beaucoup de dettes qui le diminuent ». Grâce à quoi l’économiste qui a travaillé sur ce dossier a « découvert que la fortune professionnelle de François Pinault n’était pas de 11 milliards d’euros, comme le prétend le magazine « Forbes », mais de seulement 6,8 milliards. »
Ce qui fait tout de même de M. Pinault la 6ème fortune française. Le groupe Kering (Pinault) bénéficiait d’une capitalisation boursière de 20,10 milliards d’euros en juillet 2013 et la famille Pinault détenait 40,60% du capital (Challenges, juillet 2013)
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2013, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.