16-01-2014 – 13h35 Bretagne (Breizh-info.com) – L’agence de notation indépendante française Public Evaluation System a sorti son évaluation des grandes villes françaises : ont été retenues les charges de personnel (par habitant), la dette, les impôts, les dépenses de communication (par tranche de 10.000 habitants) et les frais de mission par élu.
L’évolution de tous ces paramètres, de 2008 à 2012 pour les trois premiers, de 2011 à 2012 pour les deux autres, a aussi été examinée. Cette étude intègre les chiffres relatifs aux intercommunalités. Nous avons retenu les chiffres relatifs aux grandes villes bretonnes, toutes trois gérées par le Ps.
Nantes : forte dette , explosion des impôts et des charges
Depuis le début du dernier mandat de Jean-Marc Ayrault en 2008 – remplacé par Patrick Rimbert en 2012 – la dette nantaise a baissé. En 2012, elle s’établissait à 270 millions d’euros, soit 926 €/habitant. Cependant, la dette de l’agglomération, plombée par des emprunts toxiques et les grands projets – bus à haut niveau de service, aménagements culturels et chantiers – pèse très lourd, à hauteur de 2231 euros/habitant, conférant à Nantes une dangereuse 22e place sur 36 grandes villes évaluées.
Malgré la croissance du nombre d’habitants, les impôts de 747 euros par habitant ont augmenté depuis 2008 de 14%. Il faut bien financer des dépenses en hausse constante. Les charges de personnel restent lourdes ( 857 €/hab, +14% depuis 2008) . Les dépenses de communication – de 94 052 € par tranche de 10.000 habitants – sont très élevées. Elles ont encore cru de 6% entre 2012 et 2011. Les frais de mission attribués aux élus demeurent importants – 949 euros, 24e place du classement – malgré une baisse de 6% en un an.
Rennes : Vertueuse pour la dette, pas pour les impôts
Le chef-lieu de l’Ille-et-Vilaine est une des villes et agglomérations relativement peu endettées de France. Ses 977 euros de dette par habitant – en baisse de 4% depuis le début de la mandature – sont à des années-lumière des taux franciliens, marseillais ou même… nantais. Cependant, la marge de manœuvre financière est quelque peu obérée par des charges de personnel importantes (831 €/hab) et en nette augmentation (+19%) sur la mandature.
La stabilité financière dans ce contexte d’augmentation des charges se traduit par des impôts importants (786 €/hab, 31e place du classement). Ils ont augmenté d’un tiers sur la mandature. En revanche, pour les frais de mission, la ville est dans la moyenne (577 €), et ce poste a même diminué de 15% sur un an. Pour les dépenses de communication, avec 53 393 euros par tranche de 10.000 habitants, Rennes est la 2e ville la moins dépensière de France, une place menacée si l’évolution enregistrée entre 2011 et 2012 (+15%) se poursuit.
Brest : situation périlleuse aggravée par une gestion défaillante
Même si les dépenses de communication par tranche de 10.000 habitants restent plus modérées à Brest que dans la plupart des villes de France – 29 352 euros, +7% entre 2011 et 2012 – la situation est grave, du fait d’une gestion des finances municipales très laxiste.
Ainsi, Brest occupe encore la 3e place de France parmi les grandes agglomérations pour la faiblesse de ses charges de personnel (629 €/hab). Mais cela risque de ne pas durer longtemps car ce poste a augmenté de 89% sur la mandature, bref, il a presque doublé.
Du côté de la dette, une des plus lourdes de France avec 2698 euros/habitants, on observe aussi une augmentation de 77% sur la même période. Certes cela s’explique en partie par le chantier du tramway et de ses multiples déboires essentiellement dus au passé très bombardé de la ville.
Plus de dettes et de charges engendrent plus d’impôts : ils s’accroissent de 34% depuis 2008, sans réussir à rééquilibrer la situation. Cependant, avec ses 691 euros par habitant, la ville est encore dans la moyenne de ses semblables.
Enfin, les frais de mission attribués à chaque élu sont plus importants qu’à Nantes : 973 euros à Brest contre 949 dans la capitale bretonne : sur un an, de 2011 à 2012, les frais brestois ont augmenté encore… de 24 %. Autant d’éléments qui à coup sûr alimenteront le réquisitoire financier que l’opposition en campagne ne manquera pas de faire pour tenter de conquérir ce fief socialiste.
Louis-Benoît Greffe
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