Le thème de la lutte contre la criminalité a donné lieu à des films de grande qualité proposant des solutions radicales. Bien souvent, ces films mettent en scène un justicier (L’inspecteur Harry avec Clint Eastwood, Un justicier dans la ville avec Charles Bronson, Taken avec Liam Neeson…). S’inspirant de faits réels, un film récent propose une autre solution : la création d’une unité (très) spéciale au sein de la police.
Rio de Janeiro, en 1997. Roberto Nascimento (Wagner Moura) est capitaine au sein du BOPE (Bataillon des opérations spéciales de police). Pour assurer la sécurité du pape Jean-Paul II lors de son prochain voyage au Brésil, il doit éradiquer la criminalité liée au trafic de drogue dans une favela. Mais ne supportant plus la pression de sa fonction, il cherche un successeur. Exaspérés par la corruption de leurs collègues, deux aspirants officiers de la police militaire, Neto (Caio Junqueira) et Matias (André Ramiro), se portent candidats pour entrer dans les troupes d’élite. Egalement étudiant à la Faculté de droit, Matias est au contact de la jeunesse privilégiée. En remontant la filière de la drogue universitaire, il parviendra à éliminer les trafiquants et à montrer son aptitude à devenir le nouveau capitaine…
Troupe d’élite est un film brésilien réalisé par José Padilha en 2007. Ce n’est pas un film policier, mais un film de guerre entre la police brésilienne et les trafiquants de drogue. Son scénariste a passé une vingtaine d’années dans cette unité d’élite. Le réalisateur dénonce la corruption dans la police traditionnelle et fait l’éloge de la police militaire, vêtue de noir et rassemblée sous le sigle de la tête de mort. Formés par une sélection impitoyable, ses membres sont incorruptibles dans une société gangrenée par la décadence morale et la corruption généralisée. Il justifie les méthodes de ces troupes d’élites contre le banditisme : exécutions sommaires, torture… Il critique le comportement irresponsable de la jeunesse bourgeoise progressiste qui se drogue et devient ainsi la clientèle privilégiée des trafiquants.
Comme on peut s’en douter, ce film a subi les foudres de la presse française : « Hachis parmentier mental » (Libération), « un niveau de crétinerie décomplexée rarement atteint » (Le Monde), « grosse envie de vomir » (Positif), « relents nauséeux » (chronic’art.com)…
Mais en réalité, ce film est particulièrement soigné. Ses qualités artistiques lui ont d’ailleurs permis d’obtenir en 2008 l’Ours d’or à la Berlinale de Berlin.
Une suite, Troupe d’élite 2 L’ennemi intérieur, a été réalisée en 2010, toujours par José Padilha. L’action se situe treize ans plus tard. Maintenant à la tête du BOPE, le lieutenant-colonel Nascimento lutte contre la corruption au sein même de l’Etat et de la police.
Troupe d’élite est disponible chez TF1 Vidéo, en Blu-Ray (22 euros) et en DVD (12 euros).
Photo : DR
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2 réponses à “Troupe d’élite (cinéma)”
J’ai déjà vu cet excellent film,
Il n’a rien de raciste puisque le futur capitaine de cette unité spéciale est noir,
Ce film montre que lorsqu’un régime démocratique laisse par faiblesse s’instaurer le crime organisé, il faut malheureusement recourir aux méthodes radicales,
Ce film se passe au Brésil, mais regardez la situation à Marseille…
Regardez les guerres de gangs cet été à Nantes…
Au regard des critiques de la presse accréditée, j’ai hâte de voir ce film et de me faire ma propre opinion…