24/12/2013 – 06H00 Paris (Breizh-info.com) – Pas une semaine ne passe sans que la presse évoque la grogne des automobilistes contre les radars pièges. Qui, mieux que Philippe Vénère pouvait écrire un guide de conseils à leur attention ? Ce commissaire divisionnaire a été officier du ministère public du tribunal de police de Paris de 1992 à 1996. En clair, il était le n° 1 du service des contraventions. Aujourd’hui, il traverse le miroir pour nous livrer les secrets de son métier.
Son livre Le grand racket des automobilistes apporte enfin les moyens concrets de se défendre : délais, textes de contestation, audiences devant les tribunaux, recours… Il dénonce aussi les dérives de la répression actuelle, les violations des droits des automobilistes et la course effrénée à la rentabilité via une dictature des résultats mettant sous pression des policiers exténués. Philippe Vénère pointe les failles de ce système, dissèque les jurisprudences et incite l’automobiliste à ne plus se laisser faire.
Il fournit les textes relatifs aux contestations, délivre les lettres et autres recours types, et donne une vraie méthodologie pour se présenter devant un tribunal avec une défense bien préparée. Espérons que ce livre incitera les pouvoirs publics à redonner aux automobilistes leur statut de citoyens libres et égaux en droit.
Le livre de Vénère est à la fois une dénonciation d’un système qui pénalise, criminalise, voire rackette les automobilistes, assimilés désormais à des délinquants dont la traque est devenue une priorité. Il donne aussi les clés pour que chaque citoyen puisse se défendre et agir afin de faire respecter ses droits et sa liberté. Ce plaidoyer ne vise pas à créer de l’insécurité routière. Comme l’auteur l’explique : « Mon combat n’est pas contre la sécurité routière mais contre le business tiré des contraventions. Les automobilistes sont prêts à accepter le prix d’une juste répression lorsque la vie d’autrui est mise en danger, mais ils n’acceptent pas un racket d’Etat qui ne veut pas dire son nom ». Il permet néanmoins de rétablir des faits souvent déformés, ou cachés, notamment par l’argument qui consiste à dire que les radars auraient permis de sauver 36 000 vies depuis dix ans, alors que, comme l’indique l’auteur, la majorité des infractions graves ne sont pas détectables par un radar et que 85% des automobilistes sont flashés pour des excès de vitesse inférieur à 20km/h.
Un livre qui permettra assurément d’alimenter les conversations lors des prochains réveillons…
Le grand racket des automobilistes – Philippe Vénère – éditions du cherche midi – 17€
Photo : DR
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Une réponse à “Le grand racket des automobilistes, par Philippe Vénère [chronique]”
La caractéristique française semble avoir pour base : la punition ! Fi de la démocratie, une fois élu, le représentant de la nation se comporte comme un censeur, traitant le Français de « futur fraudeur ». A l’évidence, la position et le rôle des radars n’a qu’un seul but, rapporter de l’argent… bien au delà de l’investissement d’une part et du résultat d’autre part. C’est ainsi que nous voyons des radars classés comme les plus rentables nationaux alors que la portion de route couverte n’a jamais connu d’accident. Il en est de même avec les péages remis entre les mains de société privées (taxées elles aussi et payant redevance) dont la durée d’engagement de 20 ou 30 ans est sans fin, ayant toujours une reconduction pour une réfection, une troisième voie ou un nouvel essai de macadam… Et laissant ainsi le champ libre à des bourses toujours plus avides.