18/12/2013 – 06H00 Rennes (Breizh-info.com) – A Rennes, Daniel Delaveau (PS) jette l’éponge. A Nantes, Patrick Rimbert (PS) rend son tablier. Grâce à quoi deux nouvelles têtes de liste prendront le départ lors des élections municipales de mars 2014 : Johanna Roland (PS) premier adjoint au maire à Nantes, et Nathalie Appéré (PS), député, à Rennes.
La première appartient à la race des apparatchiks. D’abord « assistante parlementaire de Jean-marc Ayrault en 2004, date à laquelle elle a adhéré au PS, puis sa directrice de campagne lors des deux dernières batailles législatives (…) Sur le terrain politique, elle a conquis ses premiers galons personnels en étant élue conseiller général en 2011. » (Le Monde, 04/10/13). La seconde illustrera l’une des incohérences de l’actuel gouvernement, à savoir le cumul des mandats. Actuellement, le Parlement est en train de voter un « projet de loi organique interdisant le cumul des fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur ». Loi applicable en 2017.
Avec ses deux casquettes Mme Appéré aura un pied au palais-Bourbon et un autre à la mairie de Rennes ? C’est-à-dire parlementaire le mardi, jour des questions au gouvernement, et maire les autres jours. Comme font la plupart des cumulards. Par conséquent une fonction sera négligée : celle de député, pour laquelle elle bénéficiera, pourtant, d’avantages financiers (indemnité de fonction + indemnité représentative de frais de mandats + un crédit pour embaucher des collaborateurs).
Bien sûr, une fois élue maire, Mme Appéré pourrait abandonner son mandat de député pour se consacrer à 100% à sa bonne ville de Rennes. Mais il n’en sera rien. « La consigne de François Hollande ne saurait être plus claire : il ne doit plus y avoir une seule élection législative partielle jusqu’à la fin du quinquennat. Et ce quels que soient des élections municipales en 2014. Ainsi les députés, Patrick Mennucci, David Habib ou encore Nathalie Appéré sont fortement incités à cumuler s’ils conquièrent Marseille, Pau et Rennes. Hors de question de démissionner de l’Assemblée ! Ces derniers jours, les candidats ont d’ailleurs reçu des appels allant en ce sens de la part des responsables du PS. Au risque de leur enlever un argument de campagne. Prière de ne plus crier sur tous les toits : ‘Je me consacrerai entièrement à la ville !’ Les huit défaites de rang des socialistes aux élections législatives partielles depuis le début du quinquennat ont considérablement fragilisé la majorité absolue acquise par le PS à l’Assemblée en 2012. En ces temps difficiles l’exécutif ne peut se permettre de courir le risque de la perdre. » (Le Nouvel Observateur, 07/11/13). Sauf surprise – qu’en ces temps incertains il serait bien imprudent d’écarter complètement – Nathalie Appéré devrait donc pouvoir bénéficier des avantages liés à ces deux mandats.