03/12/2013 – 08H00 Rennes (Breizh-info.com) – On le sait, l’Institut culturel de Bretagne gère l’ordre de l’Hermine, créé en 1381 par Jean IV, duc de Bretagne. Samedi 9 novembre, à Saint-Nicolas-de-Redon, Patrick Malrieux, président de l’Institut, a remis les Hermines 2013 à quatre personnalités (Yves-pascal Castel, Tangi Louarn, Martial Ménard, Jean-Jacques Monnier) dévoués « de manière durable à la Bretagne ».
Pour la petite histoire, il est bon de rappeler par qui et dans quelles conditions l’ordre de l’Hermine a été relancé. L’idée en revient à Joseph Martray, à l’époque secrétaire général du Comité d’études et de liaison des intérêts bretons (CELIB). Mais il souhaitait que cette renaissance se fît d’une manière brillante avec comme premier récipiendaire une star de la politique française nommée René Pleven. Lequel Pleven était également président du CELIB.
Sous la IVème République, M. Pleven était soit président du conseil, soit ministre de quelque chose…Toujours l’un ou l’autre. En effet, dans les combinaisons ministérielles de l’époque, il était indispensable car leader d’un petit parti charnière dénommé UDSR ( Union Démocratique et Socialiste de la Résistance) – en compagnie d’une autre vedette nommée François Mitterrand . C’est ainsi qu’au moment de la chute du camp retranché de Dien-Bien-Phu, René Pleven était ministre de la Défense nationale…
Reçu à Paris dans un ministère occupé par René Pleven, Joseph Martray expose au grand homme de la Bretagne son idée du moment : recréer l’ordre de l’Hermine et, surtout, il propose à René Pleven d’être le premier à y entrer. M. Martray était parti à ce rendez-vous sans illusions, persuadé que son président allait l’envoyer sur les roses, car pour un homme politique de l’envergure de René Pléven (le premier à s’être mis aux ordres de Charles de Gaulle, à Londres, en 1940, donc compagnon de la Libération) l’affaire ne pouvait que ressembler à un aimable gadget sans intérêt.
Au grand étonnement de Joseph Martray, non seulement René Pleven est séduit par l’idée, mais encore tellement forte est son émotion qu’il se met à pleurer. C’est ainsi que l’ordre de l’Hermine est né une seconde fois.
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