29/11/2013 – 11H30 Paris (Breizh-info.com) – Pierre Moscovici, vient de se déclarer favorable à la possibilité d’autoriser, sous certaines conditions, le travail dominical.
Hier, lors de l’émission « Des paroles et des actes », sur France2, le ministre de l’Économie a déclaré vouloir « plus de libertés » concernant la possibilité pour les salariés de travailler le dimanche. Jean-Paul Bailly doit remettre un rapport à ce sujet cette semaine au gouvernement. L’ex-président du conseil d’administration de La Poste s’était vu confier en septembre la mission de « clarifier le cadre juridique » du travail le dimanche.
Après les affaires Monoprix et Sephora , désormais contraintes de fermer boutique après 21 h le soir, c’est aujourd’hui Bricorama qui a assigné en justice Leroy Merlin et Castorama jugeant que la possibilité d’ouverture de leurs enseignes le dimanche relève de l’inégalité et de la concurrence déloyale.
Du côté de la classe politique, le Front National et l’extrême gauche se déclarent opposés au travail le dimanche, surtout lorsqu’il s’agit de la grande distribution – le FN est en effet favorable à la possibilité, pour les petits commerçants, d’ouvrir le dimanche selon leurs souhaits. Partagés entre libéralisme, respect des traditions et protection des droits des salariés, l’UMP, les centristes et le PS sont quant à eux divisés sur la question.
Chez nos voisins anglais, écossais et irlandais, la libéralisation à l’extrême du droit du travail a amené certaines enseignes à ouvrir 24 h sur 24, et 7 jours sur 7. D’autres ouvrent toute la semaine sur des amplitudes horaires allant de 7 h à 23 h, sans que les salariés bénéficient de compensations, de majorations ou de bonus dans leur rémunération.
Les employés des grandes enseignes françaises qui défendent aujourd’hui le « yes week-end » – cette vague de salariés favorables au travail du dimanche – sont-ils au courant que déjà, dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, les travailleurs du dimanche ne touchent aucune majoration, les conventions collectives ayant été « aménagées » par rapport au droit du travail et au contexte économique?
Le débat sur le travail dominical pourrait bien être un des sujets épineux du mois de décembre pour le gouvernement, même si l’apparente complicité entre salariés de la grande distribution et grands patrons lui offre la possibilité de réformer à nouveau le droit du travail.
Photo : besoindegauche
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