A quoi correspond le titre du mensuel de l’UDB « Le Peuple breton » ?

22/11/2013 – 08H00 Rennes (Breizh-info.com) – Lorsqu’au début des années 1960, Yann-Cheun Veillard et Ronan Leprohon (UDB), étudiants à Rennes ont créé le journal Le Peuple breton  – une feuille recto-verso – à quoi songeaient-ils ? A une définition « ethnique » ou bien à une définition « républicaine » du « peuple breton » ? Mais leur positionnement à gauche pouvait aussi les inciter à voir dans le « peuple breton » les classes populaires opposées à la bourgeoisie possédante et d’une manière plus générale aux élites pensantes et dirigeantes. On peut supposer qu’avec « peuple breton », la donnée ethnique, la donnée sociale se voyaient mêlées avantageusement.

Un petit point d’histoire : après l’écrasement du Mouvement breton en 1944, quelques uns songèrent à relancer l’idée bretonne. Cette mission fut confiée à Joseph Martray. Pour l’époque, ce dernier apparaissait bien sous tous rapports puisqu’il était catalogué « résistant ». Bien que travaillant, pendant l’Occupation, à « La Dépêche de Brest » (rebaptisée « Le Télégramme de Brest » à la Libération) en tant que rédacteur en chef, son appartenance à la résistance étant indiscutable et indiscutée, il bénéficia d’un non-lieu lorsque le juge d’instruction demanda des explications aux dirigeants de La Dépêche (Yann Fouéré en tant que directeur politique et la famille Coudurier pour la gestion de l’entreprise).

Avec l’aide financière de quelques sponsors, Joseph Martray lança une revue nommée justement « Le Peuple breton ». Mais après avoir récupéré quelques centaines d’abonnés, ce nouveau titre fit figure d’impasse ; la parution cessa donc. Et c’est alors que M. Martray eut l’idée de créer le Celib (Comité d’études et de liaison des intérêts bretons) et –coup de génie – de placer à la présidence René Pleven, l’une des stars de la politique sous la IVème République (président du conseil et ministre à répétition) et, de ce fait, grand homme de la Bretagne.

Si bien qu’un jour MM. Leprohon et Veillard rendirent visite à Joseph Martray à son bureau du Celib – situé judicieusement place de Bretagne à Rennes. Ils venaient solliciter l’autorisation de reprendre le titre « Le peuple breton » ; ce qui leur fut accordé immédiatement.

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