09/11/2013 – 16H00 Rennes (Breizh-info.com) – « La révolte des Bonnets rouges en 1675 a débouché sur à peu près deux siècles et demi de déclin pour la Bretagne », a déclaré Stéphane Le Foll hier à Rennes. Le ministre de l’Agriculture sortait d’une réunion sur la situation de l’industrie agroalimentaire bretonne.
Bien que né au Mans et élu dans la Sarthe, Stéphane Le Foll, petit-fils d’agriculteurs bretons, est conscient de ses racines ; il a d’ailleurs appelé son fils Youenn. Il sait donc parfaitement que ce n’est pas la révolte des Bonnets rouges qui a causé le déclin de la Bretagne mais la répression qui a suivi : exécution des meneurs, destruction de bâtiments, occupation militaire, mise au pas du Parlement de Bretagne, instauration d’une intendance royale et augmentation de la fiscalité.
On pourrait voir dans les paroles du ministre une menace implicite de bâton corrélative de sa promesse de carotte (« nous, c’est le rebond, pas dans deux siècles, c’est tout de suite ») : si la Bretagne n’accepte pas les propositions du gouvernement, elle va voir ce qu’elle va voir !
Mais un mauvais esprit pourrait y voir une incitation à pousser la lutte plus loin. Les périodes de déclin sont une suite classique des révolutions nationales avortées. Au contraire, les révoltes réussies débouchent souvent sur une période de grande prospérité, comme dans les Pays-Bas du 17ème siècle ou les États-Unis du 19ème siècle. (Ce qui ne signifie pas que le chemin soit semé de roses : la révolte des gueux ou la Boston Tea Party, toutes deux d’origine fiscale, ont préludé à des guerres de libération très dures.) Si la révolte des Bonnets rouge a été suivie d’un déclin, c’est parce qu’elle n’est pas allée assez loin !
Cependant, il ne faut pas pousser trop loin les comparaisons historiques. Comme le dit Stéphane Le Foll, la révolte de 1675 a été suivie d’un déclin pour la Bretagne. Sous François Hollande, le déclin, c’est maintenant.
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