06/11/2013 – 08h45 Rennes (Breizh-info.com) – La jacquerie fiscale bretonne anti-écotaxe dont le bonnet rouge est (re)devenu l’éclatant symbole fait des émules. D’autres initiatives naissent sur les réseaux sociaux et le terrain, et espèrent profiter de la notoriété de l’initiative bretonne, devenue à la fois une révolte virale des Français, disposant d’une assise sociale plus large que les Pigeons ( ou #GeonPi, les auto-entrepreneurs) en septembre dernier, mais aussi une véritable jacquerie bretonne qui s’est soldée par la mise hors service par destruction ou démontage de six portiques en Bretagne et d’attaques sur plusieurs autres en France.
Contre la hausse de la TVA des transports : les bonnets Verts
Dans l’ordre chronologique, les Bonnets Verts. Le 5 novembre à 23h00 leur page Facebook a été « likée » un peu plus de 1000 fois. Ce mouvement lancé par l’AVUC (Association des Voyageurs-Usagers des Chemins de fer) et soutenu par d’autres associations d’usagers de transports entend s’opposer au relèvement de la TVA sur les titres de transports en commun de 5.5% à 10% au premier janvier 2014 ; cette mesure devrait augmenter d’autant les prix des billets et diminuer le pouvoir d’achat déjà amoindri de la population.
Ils ne veulent pas brûler des portiques, des bus ou des trains. Se plaçant résolument dans le « dialogue » et le « respect des biens et des personnes » , ils appellent leurs soutiens à arborer des bonnets verts lors de leurs déplacements, puis feront appel à leur communauté pour imaginer d’autres coups d’éclat.
Contre les nouveaux rythmes scolaires : les Bonnets blancs
Ensuite, les Bonnets blancs, un collectif opposé à la réforme des rythmes scolaires du ministre Vincent Peillon. Cette réforme, visiblement plus motivée par des raisons idéologiques – arracher l’enfant pendant plus de temps au milieu familial ou local pour le mettre plus longtemps dans le moule scolaire républicain laïc et obligatoire – que par l’intérêt des enfants ou une réelle demande sociale, multiplie les ratés. Son application a été confiée dans l’impréparation la plus totale et à la dernière minute aux communes, qui rament comme des malheureuses. Deux d’entre elles, Crillon (Oise) et Boves (Somme) ont déjà fait marche arrière en cours de route ; si des grandes villes bretonnes l’ont appliquée dès 2013, bien des communes ont choisi d’attendre la rentrée 2014 espérant secrètement que la réforme ploie ou soit pliée.
Inscrits aujourd’hui sur Facebook, les Bonnets Blancs en sont à 23 h 00 à plus de 105 « likes » et continuent à monter joyeusement. Ils relaient un appel national à un « boycott » des écoles le 13 novembre : les parents sont invités à ne pas mettre leurs enfants à l’école ce jour-ci pour dire leur opposition à la réforme, aux activités périscolaires mises en place de façon bâclée pour occuper les enfants coûte que coûte, au passage en force que dénoncent de nombreux parents et enseignants, et aux emplois du temps décousus des enfants. Avec leurs bonnets blancs, ils entendent donc décerner des bonnets d’ânes au gouvernement.
Contre la baisse des moyens alloués à la Police : les Bonnets bleus
Enfin, la plus récente, les Bonnets Bleus, date de quelques heures. Cette initiative a été lancée par le syndicat Unité SGP Police – FO suite aux manifestations de policiers à Marseille ce 5 novembre; ces manifestations ont réuni selon la Préfecture 500 agents et selon la police – enfin les organisateurs – 1700 d’entre eux. Les policiers protestent contre le « blocage des salaires, la baisse de l’indemnité spécifique des risques pour les plus jeunes policiers, des conditions de travail très dégradées, un budget police en baisse et des moyens volontairement sous-évalués ».
L’initiative s’étend aux gendarmes dont les moyens sont très fortements rognés ces temps-ci – ainsi, les gendarmes n’ont plus les moyens de se chauffer ou de payer les loyers de leurs casernes aux collectivités territoriales qui en sont propriétaires. La gendarmerie nationale doit plus de 16 millions d’euros à EDF, a ainsi révélé récemment le Canard Enchaîné. Les brigades font moins de patrouilles, moins de surveillance, et les familles de gendarme ne se chauffent plus. Donc, sous le mot d’ordre « Poulets oui, pigeons non », ceux-ci se rebiffent et prennent le maquis des réseaux sociaux. Il semble que le bonnet a été promu nouveau symbole de la convergence des luttes, vieux rêve gauchiste devenu par une moqueuse ironie le cauchemar de la gauche de gouvernement.
Photos : Barbara Viollet (tous droits réservés)
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2 réponses à “Bleus, blancs, verts, les mouvements essaiment sur les pas des Bonnets rouges”
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[…] catégories socio-professionnelles ou strates de la société qui ont enfilé des bonnets de diverses couleurs et sont sortis dans les rues. De fait, le gouvernement a amorcé un demi-recul, puisque la mise en […]