04/11/2013 – 10h00 Paris – (Breizh-info.com) – L’endettement de la France implique de faire des économies. C’est ce que répète à l’envie Bernard Cazeneuve (photo), le successeur de Jérôme Cahuzac au ministère du Budget. Il est vrai qu’avant de songer à augmenter les impôts et à créer de nouvelles taxes – comme la fameuse écotaxe – il est certainement possible de tailler dans la dépense. Les possibilités en effet ne manquent pas.
Comme il n’y a pas de petites économies, on pourrait par exemple commencer par sucrer, pour l’exercice 2014, la mission « Immigration, asile et intégration » (664,9 millions d’euros), la « Dotation de compensation liée au processus de départementalisation de Mayotte (55 millions), le « Haut conseil des finances publiques », machin inventé pour faire plaisir à Bruxelles (818 875 euros), la « Dotation en capital du Mécanisme européen de stabilité », fonds destiné à lever de l’argent sur les marchés afin de soutenir la Grèce, le Portugal et l’Irlande (3,261 milliards d’euros), la Chaîne parlementaire (35,2 millions), etc. On voit qu’en matière d’économies, il y a du grain à moudre.
Bien entendu, une étude plus fine du budget de l’Etat permettrait de découvrir d’autres bizarreries et gaspillages qui mériteraient d’être rectifiés. C’est à ce travail que s’est livré Le Monde (03/07/13) en s’intéressant aux 21 168 associations subventionnées par l’Etat en 2011 et, plus particulièrement, à la répartition des subventions directes les plus importantes accordées par ministère. Coût total : 1,2 milliard d’euros.
Ainsi le programme « Politique de la ville » mérite une attention particulière. Fort délicatement, Le Monde explique que « gisement d’idées ou de militants, certaines associations bénéficient d’un soutien financier politiquement intéressé. Classées à gauche, SOS Racisme ou Ni putes ni soumises ont été pointées du doigt comme symbole de gabegie financière. Pourtant, elles ont été moins bien dotées en 2011 que le Fondapol, une structure d’analyse politique qui se définit elle-même comme « libérale » ou que la Fondation Charles de Gaulle ». Détail de ces générosités : 1,210 million d’euros pour Fondapol (proche de l’UMP), 1 million pour la Fondation Charles de Gaulle (dont l’utilité reste à démontrer), 350 591 euros pour SOS Racisme (antichambre du PS), 245 000 euros pour Ni putes Ni soumises (bidule médiatique lié à une problématique propre à l’immigration africaine).
Autres associations très bien dotées : France Terre d’asile, qui prend en charge les centres d’accueil des demandeurs d’asile (26,16 millions d’euros), la Ligue de l’enseignement qui assure la promotion de l’école laïque (23 millions), le Théâtre des Amandiers à Nanterre (4,8 millions), la Fédération sportive de la Police nationale (3,7 millions) etc.
A coup sûr, une « commission de la hache » aurait du pain sur la planche.
Yves Bernard
Photo : Valsts kanceleja/ State Chancellery/Wikimedia (cc)
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