28/10/2013 -18H00 Nantes (Breizh-info.com) – « C ‘est un vrai dérapage ! » s’indigne un vieux sympathisant socialiste. La ville de Nantes vient d’enfreindre un tabou en évoquant l’« origine ethnique ». Celle-ci interviendrait, à côté de la génération ou du sexe, dans des « logiques d’opposition croissante », sources de troubles dans les quartiers ! Circonstance aggravante, l’expression honnie figure dans un appel d’offres publié cette semaine et qui porte sur des prestations de service pour le dispositif « Médiateurs de quartier ». La commission des lois de l’Assemblée nationale avait exclu en avril dernier d’inscrire le mot « ethnie » dans le droit français car il « apparaîtrait ainsi comme un euphémisme, une version ‘politiquement correcte’ du mot ‘race’ ». L’appel d’offres de la Ville de Nantes ressemble bien à une gaffe majeure.
Les médiateurs de quartier, instaurés pour tenter de suppléer la police municipale, sont chargés d’intervenir dans les cas d’« incivilités » et de conflits entre habitants ou entre usagers et institutions. « L’action de la ville de Nantes et de ses partenaires ne supplée pas celle de l’État », précise la ville. La loi, d’ailleurs, le lui interdit. Mais, pas gênée, elle précise néanmoins dans son appel d’offres qu’elle « entend co-définir avec l’État et la Justice les priorités d’intervention au niveau des territoires et les phénomènes délinquants à prendre en compte ». Cela paraît anodin ? Cela l’est moins si l’on note le corollaire de cette prétention : la municipalité nantaise s’arroge du même coup le droit de dire sur quels « phénomènes délinquants » il faudrait fermer les yeux !
Les prestations des médiateurs de quartiers sont destinées « aux populations et aux territoires des quartiers les plus fragiles socialement », périphrase qui désigne des quartiers de Nantes souvent présents à la rubrique « faits divers » : Bellevue, Malakoff, Breil, etc. Une simple visite dans ces quartiers permet de comprendre ce que la ville de Nantes peut signifier par « origine ethnique ». Et une visite un peu prolongée donne aisément un aperçu des « logiques d’opposition croissante ». Le contrat local de sécurité de la ville de Nantes évoque ainsi des incendies volontaires localisés, des rassemblements bruyants assortis de menaces, des rodéos dangereux, des perturbation du réseau de transports, etc.
Le travail de médiation a été initié à Nantes en 2009. En 2011, le dispositif a coûté près de 1,5 millions d’euros aux contribuables nantais, alors que les quartiers couverts ne comptaient que 14.411 logements. Les résultats ne sont pas mirifiques à ce jour. « Les médiateurs sont rarement là quand on aurait besoin d’eux », peste une habitante du quartier Malakoff. Il est vrai que les horaires de leurs prestations ne s’étendent que du mardi au samedi et de 15 heures à 22 heures. Hélas, certains « incivils » ne se couchent pas avec les poules et ne vont pas à la pêche le dimanche…
Crédit photo : Breizh-info
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Une réponse à “Pour la Ville de Nantes, l’origine ethnique joue un rôle dans les incivilités”
oui … et alors ?
c’est peut-être la réalité …
non ? vous ne croyez pas ?