27/10/2013 – 18H00 Bretagne (Breizh-info.com) —Signe de la crise, mais aussi du laxisme à géométrie variable de l’État, les vols se multiplient sur les chantiers en Bretagne, particulièrement sur les sites où ont lieu des travaux publics sur les réseaux divers et l’assainissement. Les entreprises, cependant, restent sans moyens d’action face à cette multiplication de vols.
Comme l’explique, sous couvert d’anonymat ce chef de chantier de la société SADE, « mettre un vigile serait bien trop cher vu qu’on a de nombreux chantiers… alors on subit. Tous les jours, sur l’étendue de nos chantiers, il y a quelques litres de carburant qui s’évaporent ». Les cuves à fioul sont souvent siphonnées, les voleurs se servent dans le matériel plus ou moins disséminé. Les câbles de cuivre sont tirés et volés, souvent coupés à raz du sol ou embarqués par bobines entières. Souvent, le nombre de vols dépend de la géographie du chantier : « si on peut mettre la cuve au milieu d’un carrefour bien éclairé, et le matériel dans un bâtiment ou une grange, ce sera toujours plus sécurisé que si on laisse le matériel directement sur la voirie ou qu’on planque la cuve dans un coin discret et mal éclairé », précise ce même chef de chantier. Toutes ces pertes sont couvertes par les prix, une sorte de 1% vols, qui se retrouve donc… sur les factures d’impôts de l’ensemble des Bretons.
La Basse-Bretagne moins concernée, les quartiers sud de Nantes plus
Il a roulé sa bosse dans toute la Bretagne et les départements limitrophes et selon lui, il n’y a pas réellement de département épargné ; seuls le Finistère et les Côtes-d’Armor connaissent un peu moins de vols sur leurs chantiers. La faute en incombe à une délinquance qui obéit à plusieurs causes. Il n’y a pas grand-chose de commun entre le délinquant juvénile qui cherche à casser quelque chose, le soûlard échoué au gré de sa soûlographie, le « mec qui cherche à refaire sa salle de bains et qui embarque sur notre chantier tous les tuyaux qu’il lui faut », et les bandes de voleurs professionnels – « Roms ou autres » – qui visitent de nombreux chantiers sur des territoires très étendus.
Cependant, certains quartiers sont plus exposés que d’autres aux vols et aux incivilités. De façon assez surprenante, ce n’est pas la cité de Bellevue, à cheval entre Nantes et Saint-Herblain, qui est la plus concernée : « lorsqu’on y travaille, ça va plutôt bien, il y a bien moins de vols que ce à quoi on pourrait s’attendre ». En revanche, « les cités au sud de Nantes et Malakoff, ce n’est vraiment pas terrible ». Dans ce dernier quartier, « mes gars se sont pris des poubelles pleines de couches-culottes sur la face, jetées depuis les immeubles ». Ce qu’il explique très simplement : « nous on arrive à huit heures du matin, on branche les compresseurs, les engins, etc. Tandis qu’au-dessus, à cette heure-ci ils dorment, donc ils ne sont pas contents et se vengent ».
Photo : DR
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