27/10/2013 – 14H00 Saint-Pol-de-Léon (Breizh-info.com) ‑ Dans Palmer en Bretagne, il y a surtout la Bretagne. Le rôle-titre joue les inutilités. Palmer, calamiteux détective privé, passe l’essentiel de l’album coincé sur un rocher par la marée. Il assiste impuissant au drame qui se joue sur l’île Gwenn.
La propriétaire des lieux, Solange Pommeraie, a réuni ses relations parisiennes dans son manoir insulaire. Il y a là de gros industriels, des journalistes célèbres, une avocate libidineuse, etc., et surtout deux riches collectionneurs d’art moderne, Maroilles et Livarot (on songe bien sûr à Pinault et Arnault) qui se vouent l’un à l’autre une haine féroce. C’est pour eux, sans le dire, que Solange a organisé le week-end. Elle espère que, mus par leur rivalité, ils vont lui racheter à prix d’or son Sujet 4 de Kraumka, un peintre jadis célèbre. Mais on retrouve le tableau lacéré et l’un des convives mort sur un lit d’algues vertes…
Pas très épaisse, l’intrigue sert de prétexte pour mettre en scène deux tribus différentes en tout, si ce n’est la langue, et encore… : un riche gratin parisien avide, futile et égocentrique, et les Bretons « typiques ». Ceux-ci sont décrits à grands coups de clichés, mais avec une robuste ironie. Chargée de restaurer l’image de l’élevage porcin, la fille de pub de la bande découvre ainsi le fossé qui sépare tradis écolos et éleveurs pollueurs. Mareyeur alcoolo, gendarmes débonnaires, punkette de fest-noz, porcelet râleur, etc. se bousculent au fil de l’album.
Natif de Lesneven, Pétillon se distingue par un trait « sale » mais très juste. Ses planches peuvent paraître brouillonnes au premier regard ; en réalité, elles sont savamment construites et mises en couleur. L’album ne contient aucun message philosophique, mais il fait passer un moment distrayant.
Palmer en Bretagne, par Pétillon, éditions Dargaud.
Extrait cité (p. 41) : © Dargaud 2013
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