25/10/2013 – 12H00 Nîmes (Breizh-info.com) – Pour remédier à la crise de l’agroalimentaire en Bretagne et tenter de contenir la colère des agriculteurs et des transporteurs contre l’écotaxe, le gouvernement socialiste vient de prendre une série de mesures. Des mesures qui n’ont pas eu l’heur de plaire à Jean-Paul Fournier, sénateur (UMP) du Gard.
Matignon a annoncé dans un premier temps une promesse d’aide de 15 millions d’euros pour soutenir l’industrie agroalimentaire – un montant qui peut apparaitre dérisoire quand on le compare à celui des subventions que verse la seule Ville de Nantes aux associations locales : 65 millions d’euros.
Le gouvernement a également décidé de procéder à quelques aménagements de l’écotaxe concernant la Bretagne, notamment son exonération pour les transports des céréales, produits laitiers, choux fleurs et artichauts. Enfin il est prévu la gratuité de la RN 164 – elle l’a toujours été – allant de Rennes à Châteaulin et sa rénovation aux frais de l’Etat pour désenclaver le Centre Bretagne.
Ces mesures, jugées par beaucoup insuffisantes, sont encore trop pour certains qui considèrent qu’il s’agit là de « concessions » faites à la Bretagne. C’est le cas de Jean-Paul Fournier sénateur maire de Nîmes.
Ce nouveau vice-président de l’UMP dénonce en effet « le traitement de faveur » fait à la Bretagne, estimant que le Premier ministre a « foulé aux pieds le principe d’égalité alors que la situation bretonne est très supérieure à celle du Languedoc Roussillon bien plus en difficulté… ».
« La vérité c’est qu’il y a des régions qui intéressent le gouvernement et d’autres non » poursuit le sénateur qui met en parallèle les « concessions exorbitantes » dont bénéficierait la Bretagne avec la présence de trois ministres bretons au sein du gouvernement.
Comme tout bon oligarque, Jean-Paul Fournier cumule quant à lui les mandats politiques : maire de Nîmes depuis 2001, président de Nîmes métropole, sénateur du Gard… Comme eux, il collectionne les décorations : Légion d’honneur (remise par Nicolas Sarkozy), Mérite, Palmes académiques. Il vient d’ailleurs d’être suspendu des deux premières suite à sa condamnation à 15 000 € d’amende pour prise illégale d’intérêt dans l’affaire immobilière dite du « diamant noir ».
Son allusion à l’ethnie d’origine de trois ministres pourrait bien – la législation étant ce qu’elle est – lui en valoir une autre. Il est vrai qu’il ne s’agit en l’espèce que de Bretons. D’habitude très sourcilleuses sur ce chapitre, les ligues de vertu n’ont pas protesté. On se demande bien pourquoi.
Photo : UMP Photos/Flickr (cc)