23/10/2013 – 10h00 La Motte (Breizh-info.com) –Désert médical : La Motte, commune des Côtes-d’Armor de 2000 habitants, vient de trouver un nouveau médecin généraliste, après plusieurs semaines de recherches suite au départ à la retraite du Dr Roger Le Talec. Son remplaçant se nomme Gino Pogani, un médecin roumain, tout juste débarqué de son pays natal et parlant encore difficilement la langue française, comme le reportage vidéo de Ouest-France l’indique.
Si les habitants de la commune sont soulagés temporairement, le problème de la pénurie de médecins généralistes notamment dans la campagne bretonne, est alarmant. Ainsi, les communes sont-elles de plus en plus nombreuses à faire appel à des médecins étrangers, en provenance principalement des pays du Maghreb et de Roumanie, avec des conséquences immédiates en terme de contrôle et de valeur des diplômes, par nature différents de ceux imposés en France. À Huelgoat, dans le Finistère, c’est également une Roumaine, Oana Suliman, qui exerce désormais auprès de la population. Même cas à Ereac, dans le 22 ou encore à Melrand, La Trinité-Porhoët … En Roumanie, comme dans les pays du Maghreb, le numerus clausus n’existe pas comme en France, où de nombreux élèves, ayant pourtant un niveau suffisant, sont recalés à cause de cette sélection contestée. À l’heure actuelle, 19 762 médecins sur 215 865 exerçant en France au 1er janvier 2013 disposent d’un diplôme obtenu à l’étranger, soit 8 % des médecins.
La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine avait annoncé en décembre dernier la mise en place d’un « plan santé » pour lutter contre les déserts médicaux. Néanmoins, sans remise en cause profonde du numerus Clausus, qui barre l’accès à la médecine à de nombreux étudiants français pourtant prometteurs, les déserts médicaux risquent de s’agrandir, et le nombre de médecins étrangers d’augmenter, avec tous les risques que cela peut comporter.
Un risque que n’entend pas prendre le président algérien Bouteflika qui vient – tout comme nombre de ses compatriotes algériens – malgré son hostilité vis-à-vis de la France, se faire soigner dans notre pays.
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