Le déferlement des fermetures et des délocalisations d’entreprises (Doux, Gad, Alcatel, etc.), l’arrivée de l’écotaxe pour les transporteurs, la signature du nouvel accord d’ouverture de nos frontières avec le Canada mobilisent l’ensemble des Bretons pour assurer leur survie.
En réponse, Jean Marc Ayrault a annoncé la semaine dernière le déblocage de 15 millions d’euros pour aider l’industrie agro-alimentaire bretonne ainsi qu’un plan de continuation pour les abattoirs de GAD, à Lampaul Guimilliau. En revanche, concernant l’écotaxe le Premier ministre ne semble pas disposé à céder d’un pouce, malgré la très vive contestation qui gagne la Bretagne.
Que valent ces mesures face à la gravité de la situation? Pour y répondre, il suffit de les comparer aux autres dépenses publiques. Prenons le cas des montants consacrés aux demandeurs du droit d’asile en 2012 :
On a enregistré en France, en 2012, 54 322 demandeurs d’asile, soit une augmentation de 60% en cinq ans, soit 20% des demandes d’asile en Europe.
L’hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile se présente sous différentes formes : collectif (20 %), appartements (23 %), hôtels (56 %) et autres (1 %) 10.Il faut noter que les demandeurs d’asile peuvent être logés en hébergement d’urgence généraliste.
Le nombre de places d’urgence dédiées aux demandeurs d’asile (hors CADA donc avec les SDF) est passée de 13 000 à 22 000 en 4 ans.
30% des places en CADA sont réservées à l’état pour déplacer les demandeurs d’asile partout en France en fonction des centres places disponibles dans les régions moins demandées.
Le coût d’accueil des demandeurs d’asile est passé de 333,9 millions d’euros en 2009 à 531 millions en 2012.
La France prévoit de dépenser 670,91 millions d’euros en 2013 pour l’accueil des demandeurs d’asile.
Selon l’association France terre d’asile un mineur étranger isolé coûte 50 000 euros/an,
Le coût moyen d’un renvoi est de 12 645 euros.
L’aide au retour volontaire (ARV) a été versée à 4 726 personnes en 2011. Elle concerne des étrangers visés par une obligation de quitter le territoire français ou un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. L’aide financière s’élève à 2 000 euros par adulte seul et à 3 500 euros par couple, avec 1 000 euros par enfant mineur jusqu’au troisième enfant inclus et 500 euros à partir du quatrième enfant.
Ces chiffres ne prennent pas en compte l’aide médicale d’état estimée à plus de 600 millions d’euros par an ni la CMU offerte aux demandeurs d’asile.
La simple lecture de ces chiffres montre quelles sont les priorités de MM Hollande et Ayrault. Il y a donc clairement deux poids deux mesures, entre les dépenses et les aides attribuées pour des salariés et des entreprises qui payent des taxes, des impôts et qui devraient être à même de bénéficier prioritairement de la solidarité nationale et les frais engagés pour l’aide aux demandeurs d’asile, dont l’apport économique et financier à la solidarité nationale est par essence nul, puisqu’ils sont en situation d’attente.
La question qui se pose aujourd’hui est celle de la crédibilité et de la légitimité d’un gouvernement qui semble se préoccuper d’avantage du monde extérieur que de son propre peuple – l’affaire Leonarda est de ce point de vue exemplaire – remettant ainsi en question l’idée même de communauté nationale.
Chez de très nombreux salariés et entrepreneurs bretons, l’idée d’une solidarité régionale (fiscale, sociale) pour pallier ce qui est ressenti comme un abandon est en train de gagner du terrain.
Alain Glon (fondateur et ancien PDG du groupe d’agro-alimentaire Glon. 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires et 3700 salariés) résumait parfaitement ce sentiment lors de son passage à l’émission « Ce soir ou jamais » lorsqu’il disait que « le problème actuel de la Bretagne, c’est la France ». La question est posée.
Erwan Minot
Crédit photos : Contribuables Associés
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Une réponse à “L’immigration contre le social : la Bretagne en première ligne [Tribune libre]”
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