09/10/2013 – 12H00 Paimpol (Breizh-info.com) – Un « jeune » de Guingamp, (avec un casier judiciaire pas très « jeune » puisque 14 condamnations à son actif) a été condamné à 6 mois de prison ferme hier, par le tribunal de Paimpol. Il a été laissé en liberté. Au mois d’avril dernier, ce joueur avait, en compagnie de deux coéquipiers qui ont écopé une peine de 6 mois de prison avec sursis chacun, tabassé un arbitre lors d’un match de football opposant Paimpol à l’équipe C du Stade Charles de Bois de Guingamp, un club à la réputation sulfureuse. Cette année, une seule équipe du SCBG est inscrite et évolue en 3ème division de district.
L’arbitre, Patrick Rio, s’en était sorti avec 5 jours d’ITT, des menaces, des crachats et une frayeur qu’il n’est pas près d’oublier. « Le Stade-Charles-de-Blois est en rouge partout à cause de sa mentalité un peu chaude, avait confié en avril cet arbitre. Ils ont perdu l’an dernier deux bons coachs qui les encadraient bien. C’est important que de tels agissements soient sanctionnés pour montrer l’exemple. »
Le Stade Charles de Blois de Guingamp est sujet à la controverse depuis de nombreuses années, de par la réputation de bagarreurs et de violences d’une partie de son équipe de football. Rémy Féménia, président du district des Côtes-d’Armor déclarait dernièrement : « Ce type de comportement est récurrent chez ces joueurs, déplore le président du district. Ils ont perdu leur dernier entraîneur, car il était écoeuré. Ils suscitent la crainte chez les équipes qui les affrontent sur le terrain. On ne peut pas passer là-dessus. On ne va pas attendre que quelqu’un ne se relève pas. » (Ouest-France, 09/04/13)
Un autre joueur, attaquant dans ce championnat, joint par téléphone – il a souhaité garder l’anonymat par peur de représailles – n’y va pas par le dos de la cuillère avec l’équipe en question, visiblement très remonté « A chaque match, on s’attend au pire avec certains, il fallait que cela arrive un jour » témoigne-t-il. « Certains types se prennent pour des petits caïds de cités, et commencent à mal regarder, mal parler, provoquer, à peine rentrés sur le terrain, ça n’est pas ça le sport. Si Charles de Bois est devenu le club des racailles des Côtes-d’Armor, alors qu’on l’interdise tout simplement » conclut-il.
Un arbitre du club de Pontrieux avait lui aussi été frappé la saison dernière par un joueur du Stade Charles de Bois qu’il venait d’expulser.
La Bretagne est une des régions les plus saines en terme d’ambiance et de comportement sur les terrains de football bretons, notamment de par son nombre de clubs « de campagne », clubs familiaux, qui jouent contre d’autres clubs familiaux, où tout le monde se connait depuis des années. Néanmoins, l’apparition de clubs « de quartier difficiles », dans certaines villes bretonnes, est à l’origine du développement de certaines tensions, comme de nombreux acteurs du football amateur breton en ont témoigné. Le deuxième phénomène modifiant petit à petit l’ambiance dans certains championnats proches des grandes villes bretonnes est l’apparition de clubs ouvertement « communautaires » avec une forte solidarité, mais aussi un net manque d’ouverture sur l’autre. On retrouve ainsi l’AS Mahoraise de Brest, Mayotte Ille-et-Vilaine, le Armaure FC Bretagne Maroc, l’US Tunisie universelle Rennes, St Brieuc Mayotte, AS Mayotte Guingamp, l’AJS Mayotte, le FC Turc Quimper, l’AS Lorient Turc ou encore l’AS des Turcs de l’Ouest pour ne citer qu’eux. Un phénomène qui illustre l’absence d »intégration dans le sport, comme dans le reste de la vie courante, de ces communautés. Le « vivre-ensemble » ne fonctionne décidément pas.
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