09/10/2013 – 10h00 Dinard (Breizh-info.com) – Vendredi dernier, lors du Festival du film britannique de Dinard, nous avons eu le plaisir de croiser Shane Meadows lors du festival du film britannique de Dinard. Le réalisateur anglais de « Dead Man Shoes » ou encore de « This is England » venait en effet présenter son nouveau film « Made of Stones », l’excellent film-reportage sur le concert de reformation, en 2012, du groupe de rock anglais Stone Roses.
C’est sur la terrasse du Davy’s Bar, autour d’une pinte de bière, qu’il a bien voulu accepter, en compagnie de son réalisateur Mark Herbert, de répondre à nos questions. « In English of course », les Anglais n’étant pas particulièrement réputés pour leur pratique des langues étrangères, qu’il s’agisse du breton ou du français… Rencontre avec un réalisateur très abordable et enchanté de passer un nouveau week-end sur la côte d’Émeraude.
Breizh-info.com : Une salle complète une heure avant le début de la projection de « Made of Stones » en diffusion unique : comment vont faire les victimes de ton succès ?
S.M : Eh bien nous n’avions pas prévu un tel succès pour le film, il est vrai inédit en France. Le film sera donc projeté demain (Ndlr le samedi) pour une nouvelle séance.
Breizh-info.com : Que répondre à ceux qui qualifient ton film de film « pour les fans », suscitant moins d’intérêt pour les autres ?
S.M : C’est justement pour les fans que je le faisais, ça tombe bien. Comment peut-on ne pas être fan des Stone Roses aujourd’hui ?
Breizh-info.com : Malgré le succès populaire rencontré par « This is England » et tes nombreuses venues à Dinard en tant qu’invité du festival, tu aimes la discrétion et tu restes abordable : c’est ça l’« English way of life » ?
S.M : Je sais simplement d’où je viens. Je fais du cinéma que je qualifie de « social », car j’ai vécu nombreuse des expériences que je raconte à travers mes films. Je suis tout simplement naturel.
Breizh-info.com : Vu d’ici, la profondeur de tes films et l’ancrage social font dire que tu es le successeur de Ken Loach. Ton avis ?
S.M : C’est un honneur, car Ken Loach a derrière lui un nombre de films à succès dans le monde entier que je n’ai pas pour l’instant. J’aime décrire l’Angleterre telle qu’elle est, et non pas telle que beaucoup l’idéalisent. La classe ouvrière anglaise a beaucoup souffert dans les années 80 et aujourd’hui encore, il y aurait beaucoup de choses à dire, à filmer, à écrire.
Breizh-info.com : Le film « This is England », qui raconte l’histoire d’un jeune skinhead qui a perdu son père à la guerre des Malouines et qui grandit sous les années Thatcher, a eu un fort retentissement ici, y compris en dehors du milieu du rock et du football. T’attendais- tu à cela ?
S.M : En faisant « This is England », j’ai voulu raconter l’histoire de tas de gamins et d’ados qui ont grandi comme moi, dans toute l’Angleterre, en plein essor de la culture skinhead, de la culture punk rock, mais aussi au milieu des violences liées à la guerre, à la famille, aux bandes, au football. « This is England », ce sont les années 80 de la classe ouvrière anglaise. Je suppose qu’en France, il y a eu de nombreuses similarités.
Breizh-info.com : Deux minis-séries sont sorties suite à ce film (« This is England 86 » et « This is England 88 ») connaissant moins de succès, mais laissant la place à une suite : qu’en est-il ?
S.M : Nous préparons actuellement la sortie de « This is England 90 », au cœur de la oupe du monde où l’Angleterre arriva en demi-finale.
Breizh-info.com : À propos de football, quelle est ton équipe préférée ? Vas-tu toujours au stade ?
S.M : Mon club, c’est Notts County FC, qui évolue cette année en « league one » (la troisième division anglaise, Ndlr). Je vais au stade dès que je peux, nous avons la chance d’avoir encore des tickets à prix abordables, ce qui n’est plus possible notamment en « premier league ».
Breizh-info.com : Si tu ne devais retenir qu’un restaurant à Dinard, lequel serait-ce ?
S.M : La Cantina, sans hésiter
Breizh-info.com : Et un bar ?
S.M : Nous y sommes (le Davys Bar)…
Avant de nous quitter après cette chaleureuse entrevue, Mark Herbert, le producteur, nous prie de dire qu’il est quant à lui fan de Sheffield Wednesday (club où a évolué un certain Chris Waddle…), club qui évolue en Championnship, deuxième division anglaise. Les deux compères ne connaissaient ni le Stade Rennais, ni l’En Avant de Guingamp, qui s’affrontaient le lendemain dans le derby breton, mais rendez-vous est pris l’année prochaine pour leur faire découvrir le football breton !
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