03/10/2013 – 12H00 – Nantes (Breizh-info.com) – L’Etat français continue à faire défaut à ses devoirs, emporté par une politique d’austérité déraisonnable et incontrôlée. Dernière étape en date : malgré l’état déplorable des tronçons de ligne reliant Sainte-Pazanne à Pornic et Saint-Gilles Croix de Vie, l’Etat reculait devant le paiement de la part des travaux qui lui incombe, bien que les autres participants (RFF, collectivités locales) aient déjà débloqué de l’argent. Des trains continuaient donc de rouler sur une ligne dont certains rails datent de 1891 et n’ont jamais été changés depuis.
Certains de ces anciens rails sont du type « à double champignon » et avaient été conçus pour être retournés lorsqu’ils étaient usés. L’inconvénient, c’est que lorsque l’on retourne le rail, l’autre côté symétrique au premier est écrasé du fait des circulations. Des problèmes de ballastage de la voie et de vétusté des installations conduisent notamment à la limitation de la ligne à 90 km/h, voire 40 km/h à certains endroits. La CGT-Rail avait tiré le signal d’alarme sur l’état des voies, dont l’usure est agravée par le fait qu’il s’agisse dans les deux cas de lignes à voies uniques. Par ailleurs, le trafic y a triplé en moins de dix ans, passant de 350.000 à plus d’un million de voyageurs annuels, et continue depuis d’augmenter.
Devant la défaillance de l’Etat, la région des Pays de Loire a décidé d’avancer la part de financement de l’Etat pour que le calendrier prévisionnel de la deuxième phase de travaux soit respecté. Autrement dit, les contribuables – avant tout ceux de la Loire-Atlantique et de la Vendée – paieront à la place d’un Etat qui les laisse tomber. Il reste à savoir quel est l’intérêt pour ces deux départements de continuer à remplir le tonneau des Danaïdes de l’Etat français, quand il ne leur rend plus service en assurant ses devoirs publics.
Dans le contexte actuel de gel des dotations aux collectivités publiques et de rigueur budgétaire, il est bien probable que ce genre de bricolage hâtif prévale désormais pour tous les chantiers où l’Etat aurait dû payer. C’est ainsi notamment que les morbihannais, les nantais ou les carhaisiens ont payé un TGV Rennes-Le Mans qui ne leur profitait guère, juste parce que l’Etat a fermement prié les régions administratives de Bretagne et de Pays de Loire, donc tous leurs contribuables de mettre la main au porte-feuille, ce qui n’a pas manqué de susciter des réactions indignées .
Le chantier débutera donc à la rentrée 2014. Circonscrit aux tronçons Ste Pazanne-St Gilles-Croix-de-Vie (55 km, 6 arrêts), et Ste Pazanne-Pornic (29 km, 5 arrêts), il prévoit le remplacement du tablier de 6 petits ponts-rails aujourd’hui altérés, sur le tronçon Ste Pazanne-St Gilles-Croix-de-Vie et celui de l’ouvrage dit du Falleron, ainsi que le renouvellement des voies et/ou du ballast. Sur les 116 passages à niveau (PN) des deux axes, à raison de 34 entre Sainte-Pazanne et Pornic et 80 de Saint-Gilles à Sainte-Pazanne, quinze PN seront supprimés et seize autres seront pourvus d’une signalisation automatique lumineuse (SAL). Les quais des gares de Saint-Hilaire de Chaléons, La Bernerie, Bourgneuf et Pornic en Loire-Atlantique seront allongés. Il n’est pas envisagé d’augmenter le nombre de trains en circulation après ces travaux, d’ailleurs aucun évitement supplémentaire – c’est-à-dire la mise à double voie d’un tronçon de ligne, souvent dans une gare, afin que les trains puissent se croiser – n’est prévue. La vitesse de parcours de la ligne sera en revanche relevée de 90 km/h à 140.
Crédit photo : L-B Greffe
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Une réponse à “Ligne Nantes – Pornic : l’Etat fait défaut, les contribuables locaux paieront sa part”
ben tiens!