30/09/2013 – 16h00 – Rennes (Breizh-info.com) – Selon plusieurs témoignages de syndiqués, il semblerait que la CFDT et la CGT demandent à leurs responsables de section syndicales de se mobiliser afin de se renseigner sur les idées ou appartenances politiques de leurs adhérents. Les deux syndicats craindraient une « infiltration » de leurs syndicats par des personnes, de plus en plus nombreuses, proches des idées dites « patriotes » ou candidates aux prochaines élections municipales sur des listes « Union des droites » ou « Rassemblement Bleu Marine ».
Lors de plusieurs réunions de sections syndicales, y compris en Bretagne, des responsables ont en effet déclaré qu’il fallait écarter et empêcher les adhésions de toutes personnes « suspectées » de proximité idéologique avec le Front National notamment. Ce parti pris idéologique de syndicats dits « représentatifs » n’est pas nouveau, des affaires récentes lors des élections cantonales ayant démontré l’engagement politique profond de syndicats qui proclament pourtant défendre « tous les salariés français ».
Ces déclarations interviennent dans un contexte où le taux de personnel syndiqué est de plus en plus faible dans les entreprises et où la France a d’ailleurs le taux le plus faible des pays de l’OCDE. Le mépris des grandes centrales syndicales pour toute une partie de l’électorat ouvrier explique sans aucun doute ces désertions massives au sein des syndicats. Aux dernières élections présidentielles, Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy récoltaient à eux deux 46 % du vote ouvrier, Marine Le Pen arrivant en tête avec 29 %.
La réforme de 2008 sur la représentativité syndicale en France aurait dû permettre à de nouveaux syndicats d’émerger et de concurrencer les centrales syndicales historiques, dont le pouvoir a été sans partage depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale et dont la légitimité est aujourd’hui nettement contestée. Mais il semble que les liens entre syndicats historiques et pouvoir central soient encore aujourd’hui beaucoup trop resserrés en France pour permettre à la démocratie syndicale de réellement s’exprimer, au grand dam de tous les salariés français, qui voient bien souvent défiler les réformes du Code du travail sans avoir leur mot à dire.
Crédit photo : Philippe Le Royer (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2013, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.