27/09/2013 – 18h00 – Quimper (Breizh-info.com) – L’échiquier est enfin mis en place pour les élections municipales à Quimper. Il faut dire qu’un petit événement, la sortie début septembre du livre Osons Quimper de Ludovic Jolivet ( 49 ans, conseiller régional et municipal UMP) a précipité les choses à droite comme à gauche : le maire sortant Bernard Poignant (68 ans, PS, conseiller spécial de François Hollande) a accéléré la déclaration de sa candidature, immédiatement suivie (le soir même !) par celle de Marc Andro (58 ans, PS, adjoint à l ‘économie), ce qui entrainera une primaire socialiste cet automne tandis que pendant ce temps, la droite quimpéroise tentera de ressouder ses liens avec l’UDI et le Modem. Rien en vue côté FN mais alliance Parti de Gauche-NPA à l’extrême gauche.
A l’UMP tout est bouclé… sauf l’accord avec le centre
Le conseiller régional Ludovic Jolivet, élu en 2010, connaît bien sa ville : ancien adjoint aux sports dans l’équipe du chiraquien Alain Gérard dont il géra la campagne, le leader de l’opposition municipale laboure à chaque élection son terrain sans exception depuis 2001. Converti au sarkozysme en 2007, il a repris la circonscription de l’UMP et a éliminé ses adversaires… chiraquiens avec l’aide du candidat UMP aux dernières législatives et du conseiller municipal Georges-Philippe Fontaine. Menant d’une main de fer sa circonscription, Ludovic Jolivet a rapidement annoncé sa candidature au printemps mais s’est vu surpris par une candidature in extremis, celle de Guillaume Menguy, le jeune attaché parlementaire d’Agnès Le Brun, la députée européenne et maire de Morlaix. Comme prévu, ce dernier n’a pas réussi à convaincre l’UMP qui a rapidement donné l’investiture au leader quimpérois.
Ludovic Jolivet présente un profil atypique : d’origine populaire, issue d’une famille communiste, électricien de formation, homme de communication et d’’un seul parti -il n’a connu que l’UMP – il est très bien implanté localement mais ne possède pas un capital sympathie important. Son projet n’est pas connu non plus et rien ne se dessine. Le défi sera de taille dans une ville ayant massivement basculé à gauche.
L’UDI en renfort ?
Il paraît peu probable qu’à Quimper l’UDI suive l’accord national tardif annoncé entre Borloo et Bayrou : les manœuvres sont presque terminées. D’une part, le conseiller municipal André Guénéguan (69 ans, UDI canal UDF), pressé par l’UMP mais semblant finalement en rejeter l’offre, de l’autre les jeunes de Génération UDI menés par Dominique Lambert (39 ans, UDI canal écolo-Borloo). Ce dernier semble tenir la clef de l’union dès le premier tour entre UDI et UMP : sa position prônant un rassemblement immédiat avec l’UMP basé sur un projet fort gênera fortement la candidature devenue imminente de Guénéguan et pourra ainsi précipiter l’UDI mais également les éléments droitiers du Modem dans une union solide face au PS.
On parie sur une candidature à la Pyrrhus de Guénéguan mais sur la victoire de la stratégie de Lambert, d’autant plus que ce sont les borlooistes de ce dernier qui gèrent la communication et le projet de l’UDI.
Seul au monde, le Modem
La conseillère municipale Isabelle Le Bal (49 ans, Modem), fille du charismatique Jean-Yves Cozan, continue sur sa lancée de 2008 en présentant une liste pour 2014. Avec un bon score aux municipales de 2008 mais avec des scores catastrophiques en 2010 et 2012, le pari est risqué d’autant plus que la venue de certains anciens chiraquiens (Alain le Roux, 49 ans) risquent de brouiller les pistes, et que le Modem est lui même divisé entre sa droite, comme par exemple le conseiller municipal Pierre Donars, et sa gauche ayant appelé à voter Hollande puis Urvoas en 2012. Le Modem est à la croisée des chemins, son avenir local dépendra de son score en 2014.
Au PS, la monarchie rattrapée par la primaire
Les élections se suivent mais vont-elles se ressembler pour le conseiller spécial de François Hollande ? Jusqu’aux primaires socialistes, la réponse est oui : il y retrouve Marc Andro, un socialiste passé par les milieux régionalistes et écologistes, un socialiste rose foncé avec ce qu’il faut de localisme même si sa politique ne l’a jamais démontré. Comme en 2007, il aura du mal à dépasser le score de Bernard Poignant dont la candidature a été immédiatement saluée par ses soutiens, Jean Jacques Urvoas et Jean Marc Tanguy. La candidature aux primaires de Marcel Raoult remplacera celle d’Armelle Huruguen de 2007, même si cette dernière ne s’est pas encore prononcée. Les primaires permettront à Bernard Poignant de bénéficier d’un peu de souffle démocratique, ce qui lui permettra de contrer les attaques sur un bilan effectivement très déficitaire sur ce plan.
Le point faible de Bernard Poignant : son bilan, une activité peu ressentie à Quimper, son désintérêt pour la ville, la scission de son équipe municipale avec une liste autonome des verts.
Le point fort : la prime au sortant, une ville ayant massivement voté à gauche depuis 2008.
Des Verts ébranlés à leur base
Emmenés par Daniel Le Bigot malgré de fortes réticences à sa base, personne ne semble cependant pouvoir le détrôner : ses opposants internes ont quitté un navire devenu famélique alors que tout aurait dû lui permettre d’attaquer en force 2014. Martine Petit, candidate en 2012 aux législatives, lui emboîtera le pas malgré de fortes réticences. Mais la politique nationale influe sur la politique locale : l’usure du pouvoir associé aux socialistes au plus haut niveau et la déception locale face à l’absence de réalisation de la part de l’équipe de Le Bigot, ne permettra pas à ce dernier de réaliser le même score, 17% de 2008. Certains prédisent même une absence au second tour ce qui fragiliserait grandement la gauche.
A l’extrême gauche, du nouveau
Le satellite La gauche Bretonne dont la leader est la conseillère régionale Naïg Le Gars, va-t-il réussir à constituer une liste de plus à gauche ? Avec le PS, les Verts et le Parti de Gauche-NPA, cela ferait 4 listes. A parier que cette petite nouvelle serait constituée d’éléments non politiques ou de personnes non encartées comme Jérôme Abbassene, frais émoulu de Science Po et activiste pro breton qui développe un projet actuellement pour les municipales. A sa gauche, le Parti de Gauche ne suivra pas un PCF reconduisant systématiquement son alliance avec le PS mais ses éléments préfèrent s’allier avec le NPA. Le Front de Gauche explose donc à Quimper pour de basses raisons : la reconduction des postes d’élus est plus importante que l’idéologie. Même si une alliance avec des trotskistes a certainement joué un rôle dans la décision des vieux staliniens quimpérois. Décidément, le PC, pourtant mort électoralement, s’en sortira tant que le PS le lui permettra, à Quimper comme ailleurs.
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Crédit Photo : Breizh-info.com (cc)
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Une réponse à “Elections Municipales à Quimper : le point en cette fin septembre”
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