26/09/2013 – 16h15 – Paris (Breizh-info.com) – Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité, estime que le remplacement de deux fêtes chrétiennes au profit de l’Aïd El Kebir et de Yom Kippour dans le service public est « quelque chose qui peut être étudié ». Il était invité à commenter les propos de Dounia Bouzar, autre membre de l’Observatoire, dont c’est le souhait intime, comme elle vient de le révéler au magazine Challenges.
L’Observatoire de la laïcité a été fondé par Jacques Chirac en 2007. Il s’agit d’une instance coûteuse – elle rémunère des hauts fonctionnaires, des personnalités et des chercheurs – employant actuellement 24 personnes rattachées au Premier ministre et ayant pour objet de veiller aux principes de la laïcité dans les services publics. L’Observatoire n’avait jamais fonctionné jusqu’à l’élection de François Hollande, qui a nommé le 5 avril 2013 Jean-Louis Bianco président, et a renouvelé l’Observatoire pour 5 ans avec pour mission de :
– Réunir les données, produire et fait produire les analyses, études et recherches permettant d’éclairer les pouvoirs publics sur la laïcité ;
– Saisir le Premier ministre de toute demande tendant à la réalisation d’études ou de recherches dans le domaine de la laïcité ;
– Proposer au Premier ministre toute mesure qui lui paraît permettre une meilleure mise en œuvre de ce principe, notamment pour assurer l’information des agents publics et des usagers des services publics
L’Observatoire peut également être consulté par le Premier ministre ou les ministres sur des projets de textes législatifs ou réglementaires.
Les « Observatoires » et « Hautes autorités » tendent aujourd’hui malgré le degré zéro de légitimité démocratique qu’elles possèdent – les électeurs n’ont voté ni pour leur création, ni pour la composition de ces institutions – à influer et à peser sur l’élaboration des cadres juridique, économique et administratif du pays. Sans compter que ces dernières ont un coût de fonctionnement exorbitant à supporter pour le contribuable (voir l’exemple de la HALDE, aujourd’hui « défenseur des droits », dont le train de vie avait été épinglé par les députés en 2009).
Le souhait de faire disparaître deux fêtes chrétiennes pour les remplacer par des fêtes musulmanes et juives n’est pas nouveau au sein de la classe politique et économique dirigeante : Bertrand Delanoë, actuel maire de Paris et personnalité influente du Parti socialiste avait déjà émis ce souhait lors d’une prise de parole en 2010, tout comme Jacques Attali plus récemment. On se souvient également des propos de l’association nationale des DRH de France, en faveur de la neutralisation de trois jours chrétiens. Rien d’étonnant.
Crédit Photo : dadavidov (cc)
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