24/09/2013 – 18h00 – Nantes (Breizh-info.com) – Frap ne cogne pas toujours. Le dessinateur de Presse Océan sait se montrer très aimable à l’occasion. Il vient de publier sur son blog un long entretien avec Johanna Rolland, candidate socialiste à la mairie de Nantes pour les élections municipales de 2014, qui aura fait couler plus d’encre que n’importe lequel de ses dessins.
On y découvre… qu’il n’y a pas grand chose à découvrir. Le parcours de Johanna Rolland, 34 ans, n’est pas très long, bien sûr. Pas très fourni non plus : Institut d’études politiques de Lille, DESS à Grenoble, stage de cinq mois au service culturel d’une Ambassade de France, « presque » trois ans au Creusot (23.000 habitants) comme chargée de mission sur la démocratie participative puis responsable du service de politique de la ville, entrée au service de Jean-Marc Ayrault, comme attachée parlementaire puis à la mairie, et voilà !
Pur produit du sérail, Johanna Rolland refuse néanmoins d’être qualifiée d’apparatchik. Elle réserve ce terme aux jeunes arrivistes du P.S. Cela ne lui vaudra pas que des amis dans son propre camp. Préfère-t-elle être qualifiée d’héritière ? Car être la fille spirituelle du patron a évidemment simplifié sa propre arrivée. Elle a d’ailleurs été désignée comme candidate P.S. aux municipales avec un score « soviétique » de 97,5 % : Ayrault ne veut voir qu’une seule tête.
Il paraît que Johanna Rolland est bosseuse, rigide et cassante – comme une Ayrault jeune. Ce sont sûrement des qualités appréciables. Mais sa désignation soulève quand même un mystère. Toutes les grandes entreprises ont des plans de succession : deux ou trois cadres dirigeants ont été préparés à prendre la suite du PDG à l’heure de sa retraite ou en cas de malheur. Ils ont en général une dizaine d’années de moins que le PDG et on leur a fait occuper des postes à responsabilité volontairement très diversifiés. Dans la grande métropole qu’est Nantes, apparemment, rien de tel : Johanna Rolland a presque trente ans de moins que Jean-Marc Ayrault et ne connaît pas grand chose de la vie hors du microcosme politique.
Cette absence de méthode semble au fond assez représentative de la gouvernance façon Jean-Marc Ayrault, illustrée par d’autres dossiers nantais majeurs comme celui du CHU : une longue inaction (ou peut-être une longue hésitation) suivie soudain d’une décision inflexible. L’Ayrault-land a trouvé sa belle au bois dormant.
Crédit photo : Jean-Marc Ayrault/Flickr (cc)
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