Les Bretons vont être contents. Lors de la période d’essai entamée au 29 juillet dernier, suite à l’installation sur les routes de France de portiques d’éco-taxe, l’Etat a enregistré divers dysfonctionnements dans le fonctionnement des dispositifs d’enregistrement des véhicules qui ne peuvent être réglés avant l’entrée en vigueur de la taxe prévue à l’origine début octobre.
L’écotaxe vise à instaurer un cercle vertueux en faisant payer l’usage des routes et autoroutes non concédées par l’utilisateur, en dégageant des recettes pour financer les infrastructures de transport, et à terme en incitant à modifier les comportements. Ses détracteurs – notamment les Bretons en général et les transporteurs en particulier – lui reprochent d’alourdir encore le poids des taxes qui pèsent sur le transport, secteur déjà très taxé et de contribuer à la hausse des prix. Par ailleurs la gratuité des routes est un héritage historique en Bretagne, et a notamment été renforcée par le fait que le réseau des routes à 2×2 voies en Bretagne a été construit non par des concessionnaires privés ou l’Etat, mais par le contribuable local et les cinq départements depuis les années 1960 jusqu’à aujourd’hui, à l’appel du CELIB (Comité d’Etude et de Liaison des Intérêts Bretons).
Pendant l’été, près de 500 agriculteurs bretons ont abattu un portique d’éco-taxe à Guiclan, barrant la 2×2 voies Rennes-Brest Ils ont agi ainsi pour protester contre la perte de compétitivité que va causer l’éco-taxe à leurs filières et leurs produits. Curieusement, suite à cette action, le gouvernement a nettement accéléré pour régler la crise de l’oeuf (causée par la surproduction et un cafouillage européen aux dépens des producteurs bretons) et sortir du marché près de quinze millions d’unités, ce qui a été fait en près de trois semaines. Pour l’heure, une réduction de 25% de l’éco-taxe a été arrachée par le Finistère et les départements de l’Aquitaine et de l’ouest de la région Midi-Pyrenées. Pas assez pour calmer la fronde des Bretons et des transporteurs sur l’ensemble du territoire.
Source : Breizhjournal