A Boquého, les légendes du streetpunk ne sont pas mortes [interview]

04/12/2014 – 08h00 Saint-Brieuc (Breizh-info.com) – Vendredi et samedi se déroulait à Boquého (22) la Streetpunk XMas Party, que nous avions annoncé précédemment . Une chose est certaine ; les absents ne pourront que s’en mordre les doigts. Et ils étaient nombreux parmi le millier de festivaliers réparti sur les deux jours à avoir quitté la petite commune de Boquého les plus heureux du monde. «Nous n’avions pas vu un concert comme cela depuis des années en Bretagne ; il n y a que cette équipe d’organisation pour être capable d’organiser cela. Une association de bénévoles, mais 100% professionnelle au niveau de la qualité du travail » témoigne Cédric, rencontré le samedi soir. Venus d’Angleterre, d’Irlande, d’Allemagne mais aussi de Flandres et de nombreuses régions françaises, aucun des participants rencontrés  ne semblait rebuté par les nombreux kilomètres à parcourir. «La Bretagne a cette image d’une région excentrée, ce qui pouvait rebuter à une certaine époque pour certains évènements. Mais c’est erroné aujourd’hui puisque les vols low-cost arrivent de toute l’Europe à Nantes, Dinard, Rennes, Brest, se sont multipliés» nous explique Thierry, un vieux baroudeur de la scène rock ‘n’ roll.

De l’accueil des festivaliers, à la décoration et à l’organisation des lieux , en passant par la qualité de la sécurité, de la scène et de la retransmission sonore, tout s’est parfaitement déroulé durant ces deux journées où les amateurs en auront eu pour leur argent et… pour leurs tympans .

Si l’affiche de samedi comportait sur le papier la plupart des groupes particulièrement attendus ( The Last Resort, Major Accident, La Souris déglinguée …), la majorité des personnes interrogées ont eu un gros coup de coeur pour celle de vendredi soir, avec notamment la prestation remarquable et détonante du groupe italien et romain «Giuda». Sans oublier ce moment particulier – où durant la prestation des locaux de Rythm and Boot – Karl, chanteur du groupe culte «Komintern Sect» monta sur scène pour interpréter plusieurs morceaux qui auront déchainé le public. La prestation des Anglais de «Booze and glory» le samedi laisse augurer de belles performances scéniques dans les années à venir pour ce groupe relativement jeune, comparée aux légendes du streetpunk qui l’ont suivi, le samedi. Des légendes qui ne meurent jamais et qui l’ont démontré, jusque tard dans la nuit de samedi à dimanche, avant la fermeture des portes.

Après quelques journées de repos bien mérité pour les organisateurs, ceux-ci ont bien voulu  faire le point avec Breizh-info sur le festival et son bilan.

Breizh-info.com : Pouvez-vous dresser un petit bilan de ces deux journées très rock and roll ?

Rockin’Boska : Tout c’est bien passé. Rien à dire. Les retours du public sont élogieux, les artistes sont enchantés et les autorités locales ont signalé la parfaite organisation de l’événement. Donc un bilan plus que positif.

Breizh-info.com :  Financièrement, rentrez vous dans vos objectifs ?

Rockin’Boska :  Nous savions dès le début de cette édition que nous aurions des difficultés à avoir un bilan équilibré, en raison d’une limitation de la salle en terme de places, mais il nous semblait judicieux de relancer le festival à Boska [ Boska est l’appellation bretonne de Boquého, NDLR ] et pas ailleurs.
Nous savions aussi que l’éloignement des zones d’hébergement – le climat hivernal nocturne ne nous laissant pas la possibilité de positionner un camping – allait nécessiter des transports pour s’y déplacer, limitant ainsi la consommation d’alcool, source principale de revenu d’un festival [NDLR : les organisateurs avaient tenu durant le festival à mettre en valeur brasseurs et restaurateurs locaux, là encore une réussite]. On peut néanmoins dire, en tenant compte de tout cela, que l’objectif est atteint.

Breizh-info.com : Tout le long du week-end, les festivaliers auront pu voir une organisation quasi professionnelle faite pourtant par des bénévoles. Quel est votre secret ?

Rockin’Boska :  Aucun secret ; du travail et beaucoup d’expériences assemblées. Professionnelles et bénévoles. Nous allons augmenter le nombre de festivaliers à la prochaine édition, et avons travaillé dans cet esprit afin d’instaurer une routine de fonctionnement. Mais merci pour ce compliment..

Breizh-info.com : le succès était visiblement au rendez-vous car nous n’avons pas rencontré un festivalier déçu. Donnez-vous déjà rendez-vous pour l’année prochaine ? Des idées de groupe ?

Rockin’Boska :  La programmation est quasi bouclée, avec des grosses surprises, voire énormes et une idée principale en tête : faire encore mieux que cette édition. Nous travaillons déjà également sur 2016 avec cette idée.

Breizh-info.com :  Où peut-on voir et revoir photos et vidéos de l’évènement ? A titre personnel quelles ont été les prestations que vous avez le plus apprécié ?

Rockin’Boska :  Sincèrement, toutes. De Franky Flames, que nous remercions encore d’avoir bien voulu remplacer Unfit au pied levé, (ceux-ci accumulant un retard, au cours de leur voyage depuis Marseille, nous avons été dans l’obligation d’aller chercher 2 de leur membre directement à Paris… ils ont été programmé à l’ultime place de cette première journée) … de Franky Flames, donc à Last Resort, ce sont tous des groupes que nous apprécions.
Peut-être Giuda, et leurs reprises des Beatles à un festival streetpunk,  il fallait oser …
Major Accident, parce que ce sont des amis et que c’est leur dernier concert avant Darlington. Franky, parce ce que c’est Franky.  JJ Chaos pour avoir permis à son fils de 16 ans d’effectuer cette date avec Last Resort [NDLR : son fils était à la batterie durant le concert].
Les apparitions de Doumé Trotskids avec Business, Jenny Woo avec Last Resort et surtout Karl qui a bien voulu nous donner la joie de prendre le micro sur les mémorables reprises de Komintern Sect durant le show des Rythm’n’ boots… Nous avons apprécié tous les groupes, sans exceptions.

Les vidéos circulent sur youtube et les réseaux sociaux.il suffit de taper Streetpunk Xmas party ou Boqueho 2014.

Breizh-info.com : Les groupes qui ont joué étaient majoritairement des « légendes » de la scène streetpunk. N’y a-t’il pas un vrai problème de renouvellement des générations ? Les papys à chapeaux melon vont ils trouver des remplaçants ?

Rockin’Boska :  Booze and Glory, Giuda, Shoot the Dogs, ne sont pas encore des légendes… Mais ils vont le devenir c’est certain.
Et il y en d’autre que vous pourrez voir aux prochaines éditions.
Les chapeaux changeront et les musiciens évolueront, mais pour cela il faut garder cette scène vivante.
Nous nous y appliquons, contre vents et marées et espérons avoir  prouvé au gens que cela reste possible.
Depuis maintenant 14 ans, nous gardons notre ligne directrice, qui est de monter des dates uniques rassemblant toutes les générations et tous les aficionados de Bretagne et d’ailleurs, dans un esprit convivial et une ambiance festive et détendue.
Je crois que maintenant la balle est dans le camp de nos détracteurs. Qu’ils s’attellent à ce genre de projet, et on pourra comparer…
Nous avons toujours été ouvert à la discussion et savons écouter les remarques. mais nous ne changerons pas notre ligne directrice. Parce qu’ici c’est Boska, pas de bla bla, des résultats…







Crédit photo : DR
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