Mosquée de Quimper : Ludovic Jolivet s’explique [Exclusif]

22/10/2014 – 07H00 Quimper (Breizh-info.com) – Alors que le mouvement de protestation contre le projet d’extension du centre islamique turc de Quimper prend de l’ampleur – une manifestation est prévue devant l’hôtel de ville le 25 octobre à 11 heures – , Ludovic Jolivet, le maire (UMP) de la cité finistérienne répond aux questions de Breizh-info.

Breizh-info : Où en est l’état de l’agrandissement du centre islamique turc et quels en seront les aboutissants ?

Ludovic Jolivet : Le permis de construire a été déposé fin avril 2014 par l’association cultuelle musulmane de Quimper. La ville de Quimper a constaté que le dossier était incomplet et a demandé au maître d’ouvrage de lui transmettre l’ensemble des éléments manquants dans les délais requis. Cela n’a pas été le cas. Nous en sommes là. La question des « aboutissants » ne se pose donc pas en l’état actuel des choses.

Breizh-info : Est-il vrai que vous avez négocié avec la communauté turque de Quimper cette mosquée notamment pour être soutenu par eux électoralement, comme le montre un tract qui leur aurait été adressé durant la campagne ) ?

Ludovic Jolivet : Il n’a jamais été question, une seule seconde, d’une quelconque négociation avec la communauté turque de Quimper au sujet de son projet de mosquée. Ce n’est pas comme cela que l’on agit en République. Nous sommes une République laïque. C’est inscrit dans la Constitution. L’idée même d’une négociation sur un tel sujet, à des fins électoralistes, est tout simplement hors sujet, inimaginable. Quant au « tract » auquel vous faites allusion, il s’agit en réalité d’une traduction des réponses apportées à la communauté turque quimpéroise, suite à l’invitation qui m’avait été faite entre les deux tours de l’élection municipale. Je n’étais d’ailleurs pas le seul invité. Bernard Poignant l’était aussi. Lui et moi avions choisi de ne pas faire du projet de mosquée un thème de campagne. Il s’agissait d’une décision commune, sage et responsable.

Breizh-info : La proximité des responsables associatifs avec l’AKP de Recep Erdogan, le parti islamiste au pouvoir en Turquie, inquiète. Notamment dans un contexte où ce pays joue un rôle flou avec les islamistes et dans les exactions à l’encontre des Kurdes ? Comprenez-vous ces inquiétudes ? Comment comptez-vous gérer ce dossier sensible ?

Ludovic Jolivet : Il ne m’appartient évidemment pas de « gérer », de quelque manière que ce soit, le « dossier sensible » auquel vous faites allusion. Cette mission est de la responsabilité de l’Etat. Je me permets quand même d’appeler à beaucoup de mesure dans les analyses et les interprétations et à beaucoup de retenue dans les comportements. La communauté turque de Quimper n’a pas à être tenue pour responsable de ce que décide le gouvernement d’Ankara.

Breizh-info : Quimper, cité du Finistère breton,  est-elle une ville qui a vocation à posséder plusieurs mosquées, dont une avec minaret et coupole ? Que répondez-vous à ceux qui s’inquiètent d’un changement de population ?

Ludovic Jolivet : Quimper est la capitale culturelle de la Bretagne. L’une des priorités de mon mandat consiste à mieux traduire cette réalité dans les faits et mieux la faire connaître à l’extérieur. L’ensemble de l’équipe municipale est mobilisée autour de cette ambition. Ce serait nous faire un bien mauvais procès que de mettre en cause notre engagement en faveur de la culture et de la langue bretonne.

Vous parlez de changement de population ? Je trouve cette expression à la fois inexacte et trop défensive. Les lois, les règlements sont les mêmes pour toutes et pour tous. De quoi aurions-nous peur ? Quimper est une ville accueillante, ouverte, à condition bien entendu qu’on la respecte. Je n’ai pas ce genre d’inquiétudes. En revanche, la construction d’une mosquée ne peut s’envisager que si toutes les conditions sont réunies : conformité avec les règlements d’urbanisme, qualité architecturale, intégration paysagère… Ce n’est pas le cas. Là encore, les lois, les règlements sont les mêmes pour toutes et pour tous.

Breizh-info : Certains élus vous reprochent de faire cela « dans leur dos » et sur le compte de simples « modifications d’urbanisme ». Qu’en est-il ?

Ludovic Jolivet : Si certains élus ont des états d’âme, qu’ils viennent me le dire en face. Ce n’en sera que mieux pour tout le monde. J’écoute. Cela dit, je ne suis du genre à m’excuser d’agir. Nous, je dit bien nous, en tenons aux textes. Quand un dossier est incomplet, il est incomplet. Quand les délais ne sont pas respectés, ils ne sont pas respectés. Je ne vois pas en quoi ces évidences peuvent choquer ou émouvoir certains.

 Breizh-info : Quel premier bilan dressez-vous de votre arrivée à la tête de Quimper ? Quelles actions avez-vous mises en place et quelles sont celles à venir ?

Ludovic Jolivet : Six mois après notre arrivée aux commandes, je trouve que nous avons déjà beaucoup fait. Le plus urgent était de stopper le plan transport de l’équipe précédente. Il nous conduisait littéralement dans le mur. En lieu et place de ce plan suicidaire, nous avons mis en œuvre une politique d’ouverture du centre ville : réouverture du pont Saint-Catherine à la circulation, stationnement gratuit après 17h, gratuité du bus le samedi matin… Nous avons développé et réajusté l’offre de transports en commun et sommes tout disposés à faire de Quimper une ville pilote dans l’utilisation des véhicules électriques en lien avec Bolloré.

Le centre ville a retrouvé son attractivité. Le succès des Nocturnes symbolise cette renaissance. Les commerçants se sentent à nouveau estimés, reconnus à la hauteur de leur rôle économique et social.

Nous avons aussi relancé la politique de quartiers qui était en sommeil. Cette dimension de proximité est essentielle parce qu’elle nous permet de faire partager à l’ensemble de la population les vrais enjeux du Quimper de demain.

Nous préparons le budget 2015 qui sera difficile et contraignant. Mais nous le faisons dans un esprit de responsabilité. Face à l’effondrement des dotations de l’Etat, nous avons décidé de ne pas augmenter l’impôt, ce qui aurait constitué la solution de facilité par « excellence ». Nous allons au contraire repenser l’ensemble de nos politiques publiques, et notamment nous attacher à réduire nos dépenses de fonctionnement. C’est une partie de notre travail qui est actuellement peu visible. Mais de sa réussite dépend en grande partie l’avenir de Quimper et de son agglomération dans les prochaines années.

 Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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8 réponses à “Mosquée de Quimper : Ludovic Jolivet s’explique [Exclusif]”

  1. pschitt dit :

    « [Bernard Poignant] et moi avions choisi de ne pas faire du projet de mosquée un thème de campagne »… Comme quoi, l’UMPS est bien là ! Ce qui est « sage et responsable » aux yeux de M. Jolivet, c’est donc de NE PAS PARLER de la mosquée. Faire la mosquée, en revanche, lui paraît parfaitement sage et responsable…

  2. jacques dit :

    les mosquées sont des usines à radicaliser les adeptes de cette idéologie .

    voyez : revolte en europe : sur la toile .

  3. jacques dit :

    et il n’y a pas qu’en Europe
    m jolivet , écoutez cette vidéo , et pensez à la france que vous laisserez à vos descendants
    http://www.youtube.com/watch?v=VVhoDd1NWiY

  4. Tudy dit :

    Pas de remplacement de la population?
    A Rennes, 2500 illégaux arrivent par an. Le nom de Rennes est connu au fin fond de l’Afrique, pour des activistes accueillant les illégaux. Un reportage d’Arte leur a été consacré.
    2500 personnes se n’est rien! mais sur 4 ans, cela représente déjà une petite ville de 10 000 habitants…

    Quant aux mosquées, les minarets ne sont pas une obligation. Nombre d’entre elles, en terre d’islam n’en ont pas. Ils sont là pour marqué que désormais, la terre est islamique.
    Or, c’est bien ce qu’il arrive. Sur Rennes, une charcuterie à due fermée, sous pression des islamistes car elle vendait du porc, du cochon.
    Le voile non plus n’est pas obligatoire. des pays l’ont d’ailleurs interdit pendant un moment. mais en France combien le porte? Il y a même des femmes en bourqua tenue interdite par la loi, alors que pour rentrer en Iran, en Arabie Saoudite, les européennes sont obligées de mettre un voile; 2 poids, 2 mesures.

  5. De la langue de bois ni plus ni moins.

    Manifestons samedi http://quimperresistance.wordpress.com/

  6. yann dit :

    « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour aller dans l’hémisphère nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront en le peuplant avec leurs fils. C’est le ventre de nos femmes qui nous donnera la victoire » paroles du président de la République Algérienne, Houari Boumediene
    Attention ça va aller très vite :http://www.fdesouche.com/481589-drepanocytose-la-carte-de-france-du-grand-remplacement

  7. yvan dit :

    et rénover quelques églises en délabrement ne serais pas plus judicieux?
    la France est elle une terre musulmane?
    ne comprenez vous pas les gens qui vote le pen?
    avez vous déja habité dans un quartier ou culturellement vous êtes minoritaire?
    DANS VOTRE PROPRE PAYS !!!!

  8. […] mosquée communautariste turque, avec école coranique, coupoles et minaret de 14M. Un projet que Ludovic Jolivet, maire de Quimper, avait tenu à clarifier dans nos colonnes la semaine […]

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