25/09/2014 – 08H00 Morlaix (Breizh-info.com) – « Il faut que tout le monde garde son calme. Nous avons des solutions, je suis rassuré », a déclaré Jean-François Jacob, le patron de la puissante SICA de St Pol de Leon, premier regroupement français de producteurs de fruits et légumes, suite à la rencontre qui s’est tenue ce mercredi avec Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture.
Suite aux actions menées ces dernières semaines par les légumiers en colère, et notamment l’incendie de l’Hôtel des impôts de Morlaix ainsi que les locaux de la MSA, le ministre de l’Agriculture est arrivée en Bretagne les poches pleines de solutions … financières.
Ainsi, d’après le ministre, un déblocage d’aides a été décidé et sera mis en application dès la semaine prochaine. Cela pour compenser l’effondrement des prix, notamment lié à l’embargo russe, conséquence de la politique étrangère française hostile au pays dirigé par Vladimir Poutine.
Certains y voient déjà comme un appel d’air à la violence et aux destructions. « Les portiques écotaxe sont tombés, ils ont fini par être retirés. Des légumiers asphyxiés financièrement incendient un centre des impôts, on leur donne des aides. Certaines banlieues s’embrasent à la moindre suspicion de « bavure policière », l’Etat libère des fonds d’urgence pour les quartiers. Le point commun dans toutes ces révoltes, c’est le financement de la paix sociale par l’argent de l’Etat. » explique un analyste de la vie politique française. « La leçon de tout cela, c’est que pour être écouté et surtout entendu en France, seule l’action violente et radicale paye » conclut-il avec une certaine forme de cynisme réaliste.
Quoi qu’il en soit, si les annonces de Stéphane Le Foll sont sans doute destinées à rassurer une corporation durement touchée notamment par les conséquences de l’action gouvernementale (hausse des charges et politique étrangère), elles ne laissent entrevoir aucune solution durable sur le long terme, ni aucune volonté de réformer en profondeur l’agriculture bretonne.
Qui seront les prochains à demander des aides de l’Etat ? En effet, entre les producteurs mécontents, les salariés de l’agro-alimentaire en passant par les patrons de PME, sans oublier les nombreux chômeurs qui pointent à Pôle emploi, mais également les familles qui estiment que l’Etat leur porte atteinte, ils sont nombreux à pouvoir exiger, par tous les moyens, qu’on s’intéresse également à leur sort. Pas sûr que le gouvernement soit en capacité de refermer la boîte de Pandore.
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