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Evêché de Quimper : la crise s’intensifie, l’évêque part

13/05/2014 – 12H00 Quimper (Breizh-info.com) –La Conférence des Evêques de France a annoncé que le pape a autorisé l’évêque de Quimper à « suspendre, jusqu’à nouvel ordre, l’exercice de sa charge pastorale », officiellement pour raisons de santé. Monseigneur Philippe Guenely, évêque émérite de Langres, est nommé administrateur apostolique du diocèse, le temps de la vacance du siège épiscopal. Cependant ce départ pour raisons de santé, même s’il n’est pas tout à fait un pieux mensonge, n’est pas la seule raison de la décision du Vatican.

Depuis plusieurs années, le diocèse s’enfonce peu à peu dans une crise profonde. L’évêque de Quimper Mgr le Vert avait été nommé pour remettre de l’ordre dans un diocèse où son prédécesseur avait quelque peu laissé les choses partir à vau-l’eau. Mais cet officier de marine, très autoritaire, s’était retrouvé très vite aux prises avec un clergé et des prêtres plus progressistes.

Outre une ligne de fracture dogmatique, se sont ajoutées des considérations de pouvoir. L’évêque le déléguait plus à son entourage direct qu’aux personnes canoniquement chargées de l’assister dans sa charge comme les vicaires généraux. Dont un – celui de Quimper – est d’ailleurs parti le 9 avril. La moitié des personnes qui devraient siéger au conseil épiscopal – le gouvernement de l’évêché – ne le font plus.

La crise au sommet a justifié le placement de l’évêché sous la tutelle de l’archevêché de Rennes. Une information que l’évêque de Quimper a démentie par ailleurs, mais qui n’en reste pas moins vraie et confirmée par plusieurs sources internes au diocèse et à son administration. Cela ne signifie pas que le diocèse est à deux doigts de mettre la clé sous la porte, mais bien que l’Eglise sent que la situation va mal et qu’une nouvelle direction est nécessaire pour remettre la situation sur de bons rails.

La vraie question réside dans le choix du nouvel évêque. Soit l’Eglise maintient le même, après que l’administrateur apostolique ait conduit pendant plusieurs mois sa mission pacificatrice, pour écouter les différentes parties et clarifier la situation. Et surtout le temps que les médias passent à autre chose. Soit l’Eglise en nomme un autre. De quelle sensibilité sera-t-il ? Plus conservateur ou plus progressiste ? Voilà une nomination qui ne passera pas inaperçue.

Le « jusqu’à nouvel ordre » montre cependant que l’Eglise demande à prendre du recul sur une situation visiblement très tendue et très éprouvante. Et sur laquelle les ecclésiastiques finistériens ne sont pas très bavards. C’est le monde du silence, avec le commandant Cousteau en col romain.

Une situation économique pas si florissante qu’on pourrait le croire

Cette mise sous tutelle trouve aussi ses sources – en partie – dans la situation financière du diocèse. Bien que les comptes soient positifs, ce que l’économe Rémi Perrin s’est empressé de clamer sur tous les… clochers, les comptes recèlent quand même quelques surprises. Par exemple, en 2012, le montant des emprunts auprès d’établissement de crédit dépasse les 9 millions d’euros (9.304.428 très exactement) et double quasiment par rapport à l’année d’avant (4.625.723 €). Le total des dettes atteint même 15 millions d’euros. La moitié de ces emprunts doivent être remboursés d’ici 5 ans. L’économe diocésain refuse de détailler ces emprunts : « nous ne cachons rien. Mais nous ne sommes pas obligés de tout dire ».

Le tout avec un résultat d’exploitation qui reste négatif, le diocèse ne se rééquilibrant que sur les cessions, les dons (2.5 millions en 2012) et les résultats financiers. Bref, des recettes exceptionnelles. A ce sujet, le résultat enregistré en 2012 était exceptionnel, puisque en grande partie constitué par la reprise d’une provision sur les titres faites en 2011 à cause de la crise financière (947 000 euros) et de cessions de titres mobiliers (1.4 millions d’euros), sans oublier une reprise de provision sur les charges (encore 1 million d’euros). Ce bénéfice ne témoigne en rien de la performance économique du diocèse.

Quant aux cessions, elles sont constituées d’après Rémi Perrin de « deux ou trois presbytères et de salles paroissiales », qui s’inscrivent « dans un effort très important de rationalisation » commencé depuis son arrivée à l’économat en 2008. Et qui aura conduit à la vente d’une dizaine de presbytères et d’une demi-douzaine de salles paroissiales. Il sera d’ailleurs achevé d’ici un ou deux ans – c’est-à-dire que le diocèse ne pourra plus brader ses bijoux de famille pour rééquilibrer ses budgets.

Un des gros postes dans le budget du diocèse est occupé par les salaires et traitements. 3 216 123 € en 2012, auxquels s’ajoutent 1 079 251 euros de charges sociales. Rémi Perrin détaille : « il y a 144 prêtres actifs, 124 à la retraite, auxquels s’ajoutent 43 laïcs en mission ecclésiale et 74 en charge administrative ». Les prêtres reçoivent en moyenne un traitement moyen de … 504 euros. Auxquels s’ajoutent 182 € de forfait de déplacement. Soit un traitement moyen de 686 €, bien au-dessous de la moyenne française qui tourne autour de 850 € et qui atteint 1025 euros à Nice. Le traitement minimum est de 612 euros ; pour les prêtres retraités, le diocèse donne un complément qui permet d’atteindre cette somme. La provision commune à ce complément et à l’accueil des prêtres en maison de retraite atteint 5 millions d’euros, sur un poste distinct des charges salariales. Sachant que les salaires des prêtres actifs et retraités atteignent un total de 160.000 euros pour le diocèse, où vont les 3 autres millions d’euros du poste budgétaire ? Voilà des différences de traitement qui doivent attiser bien des rancœurs.

Crédit photo  :  DR
cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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10 réponses à “Evêché de Quimper : la crise s’intensifie, l’évêque part”

  1. Christine dit :

    Les salariés laïcs sont une vraie plaie dans l’Eglise. Non seulement ils coûtent trop cher par rapport à ce qu’ils font, mais ils entravent le service des bénévoles et prétendent s’associer aux décisions des équipes pastorales alors qu’ils sont pour la plupart une conception de l’Eglise très personnelle et très discutable. Mais comment s’en débarrasser ? Je connais de nombreux fidèles qui ne payeront plus leur denier du culte tant que ces « apparatchiks » qui veulent régenter nos paroisses n’auront pas disparu. Au moins pourrons-nous alors repartir sur de bonnes bases et reconstituer petit à petit des communautés de croyants.

  2. Goulven dit :

    Ce sont les membres des équipes pastorales qui veulent prendre le pouvoir et remplacer à terme les prêtres. Ce n’est en rien la foi qui les anime mais le goût de diriger. Ils sont bien connus comme tels !

  3. […] site d’informations bretonnes Breizh info donne quelques éléments complémentaires sur la crise en cours au sein du diocèse de Quimper et […]

  4. Yann Maneguen dit :

    Bonjour, nous sommes quelque uns décidés à réagir en soutenant notre évêque victime à l’évidence de harcèlement moral depuis 7 ans. La vérité est que ces prêtres ne sont plus dans l’obéissance et qu' »après eux le déluge ! » Il faut dire les choses : ils n’acceptent plus le sacrement de réconciliation, ils sont dans la mouvance gaillot (voir la pétition de 1993 menée par Fanch Moisan qui montre qu’ils controlent depuis bien longtemps l’ensemble de l’organigramme du diocèse).
    Notre évêque a subi un camouflet dèjà le 9 avril avec la démission du vicaire Jean-paul Larvol, tout malheureux de n’avoir pas pu être ordonné évêque lui-même après son passage désatreux et la fermeture du Grand séminaire interdiocésain à Vannes : c’est un pro-gaillot à bloc.

    Nous proposons qu’on écrive à mailto:[email protected] pour préparer la riposte : pétition, réunion démarches à l’évêché. Il y en a marre de ce clericalisme de prêtres progressistes, pro-taubira, pro avortement, qui ne veulent pas confesser, qui célèbren en 20 mn montre en main. Il vaut mieux qu’ils démissionnent en masse plutot que d’occupper le terrain.
    Une première action aura lieu certainement ce prochain WE.
    A galon,
    Yann Maneguen

    • Marguerite-Marie dit :

      Votre analyse est exacte et nous devons soutenir ce vrai serviteur de Dieu .
      Nous sommes nombreux à le penser; il faut que la foule silencieuse des fidèles se manifeste.
      A galon

      • Bonjour
        Je suis tout à fait d’accord avec vous. Je trouve que c’est une honte Malheureusement on ne peut pas empe^cher les mauvaises langues de parler. Je trouve cela inadmissible.
        Je suis avec vous Monseigneur. BON COURAGE et union de prières.

  5. Mary dit :

    Stop calling those apostates and heretics « progressive. » Those who hold that anti-Christian world view are not progressive, they are regressive, after all, previous popes have reminded us that the Church founded by Christ is the perfect society, therefore all progress leads to it. What leads away form it is going backwards. Catholic doctrine also teaches that heretics and apostates are severed from the Church (Mystici Corporis, 22,23, Pope Pius XII), and do not represent Divine authority (Cum ex Apostolatus Officio, 6, Pope Paul IV).

  6. Marité .T dit :

    C’est avec stupeur que l’on peut lire dans la presse locale le malaise ,le schisme de l’ église diocésaine .

    A prendre à la lettre nos médias, tout semblerait penser que seul Monseigneur LE VERT chef spirituel soit l fautif de ses maux .

    Pas simple de faire l’église , le plus douloureux est de constater la triste réalité de notre église qui semble avoir besoin de soins thérapeutique d’ordre spirituel ,sa mission apostolique semble manquer de foi et d’esprit saint !

    Accusé levez vous ,Monseigneur LE VERT est jeté en pâture dans la presse , que certains déforment pour enfoncer encore plus , et sans doute complice des méthodes de certains laïcs ou clercs peu scrupuleux

    Laurent Laot pratique d’avantage son idéologie proche du marxiste révolutionnaire , lui avec d’autres qui sait ont oubliés leur mission première transmettre le message du Christ !

    A se demander si la foi les anime encore, ils semblent pratiquer à l’image de certains gouvernements politiciens qui placent leur pions dans leur intérêt perso. parfois des laïcs finement triés son hissés au sommet de responsabilités qui les dépassent , ils agissent en fonctionnaires le pouvoir les consignes savamment orchestré passe avant .
    l ‘essentiel ,la foi source d’inspiration du positif est tout simplement absente ! oui cela est une certitude avec doigté et même vote orienté ,certains sont mis en avant d’autres au rancard, idéologie oblige ! et ça ce n’est pas du ressort de l’ évêque

    Puisse notre église diocésaine retrouver les chemins de la sagesse , enterrer , agressivité et violence redevenir humble , savoir discerner que seul l’Esprit Saint restera le fil conducteur qui conduit et grandit les ‘Hommes .

    La démagogie ,la violence le dénigrement , l’irrespect , ne peuvent en aucun cas être un support Il détruit encore plus celui qui le pratique et qui sans le savoir se trahit par la méchanceté de ses propos

    Parait il 2 vicaires généraux ont démissionné , dans la discrétion , après tout on ne sait trop pourquoi ; qui sait pas forcément contre leur évêque, mais récupérés à l’avantage des détracteurs ?

    Que notre Evêque sache . que les catholiques de son diocèse ,comprennent ce qui se passe et qu’eux non plus ne sont pas dupe et sans doute comme lui ne se laissent pas manipuler !

    En fait en conclusion: Notre évêque dérange l’ordre établit par certains !L’église va mal posons les bonnes questions sachons observer et discerner

    J’espère que nous reverrons Monseigneur LE VERT IL est le seul à vouloir assainir certaines méthodes !

    Ce que veulent les détracteurs c’est un évêque mou !

  7. stiegler dit :

    Face à une subversion datant de nombreuses années, introduite volontairement dans l’Eglise comme dans toute la société française, il reste une solution radicale: faire intervenir les milices célestes par la prière: la consécration du diocèse et de chaque famille aux deux Cœurs Unis de Jésus et Marie serait le remède foudroyant pour guérir les maux incurables crées par l’esprit de division. De même que la consécration de la Russie aux deux Cœurs Unis arrêterait net la menace d’invasion de l’Europe. Faudra-t-il attendre d’être dans le fond de l’abîme pour avoir recours à cette consécration qui sauverait tout?

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