17/08/2015 – 07h30 Saint-Joachim (Breizh-info.com) – Venue du Brésil, la jussie est une plante invasive à fleurs jaunes qui colonise les espaces humides et les cours d’eaux. son développement très rapide – un herbier d’un mètre carré au printemps peut atteindre 10 m² à l’automne – conduit à l’asphyxie des cours d’eau et à la diminution de la diversité de la flore aquatique. Deux expérimentations sont en cours dans le département pour tenter de trouver de nouvelles techniques pour mettre fin à ce fléau. Et c’est urgent : la jussie occupe déjà 10% des surfaces de la Brière et pousse dans de nombreux cours d’eau du département.
Jusqu’ici, la seule technique vraiment fiable, c’était l’arrachage manuel ou mécanique (avec un bateau foucardier). Il faut agir en deux phases : une au début du développement, de mai à juillet, et une autre à la fin d’août à novembre. Cela ne suffit pas à éradiquer la plante, mais à contenir son développement, qui peut être très rapide, puisque la moindre graine ou le moindre fragment donnera une nouvelle jussie. L’espèce se reproduit aussi par bouturage. Ensuite les plantes arrachées doivent être épandues sur les terres agricoles, où elles peuvent servir d’engrais. D’autres solutions ont été identifiées mais ne peuvent pas être mises en œuvre partout : établir des roselières hautes ou planter des saules qui créent de l’ombre.
Par arrêté du 7 août la Préfecture a autorisé deux expérimentations dans le département. La première consiste à lutter contre la jussie avec du sel. Il s’agit en l’occurrence d’appliquer de la saumure en août et septembre sur la jussie dans une petite zone située en bordure de Brière au nord du hameau du Bois de Marland, à Saint-André des Eaux. Quatre méthodes de traitement différentes sont utilisées, avec des applications de 500 à 1000 grammes de sel au m², certaines zones de test (4 m² chacune) étant traitées une fois et d’autres deux.
Cette expérience prend la suite d’une autre expérimentation qui avait eu lieu du 21 juillet au 7 octobre 2014 sur 100 km de canaux et de douves de Brière. Il s’agissait alors d’ouvrir les écluses lors des marées pour laisser passer l’eau salée afin qu’elle attaque la jussie. Les résultats avaient été peu convaincants : si la jussie avait effectivement mauvaise mine, ses racines étaient intactes, et surtout l’eau salée entraînait une mortalité accrue des poissons en Brière.
Par ailleurs au sud du département, une autre expérimentation est menée par la Chambre d’Agriculture de Loire-Atlantique. Elle est faite sur 600 m² de jussies au bord du canal de la Haute-Perche au droit du hameau de la Baconnière, au sud-ouest de Chauvé. L’action de plusieurs herbicides sera testée – à raison de 30 m² par herbicide – afin de déterminer lequel est le plus efficace. Parmi les substances actives qui seront répandues, on trouve du fluoroxypyr, du triclopyr, du clopyralid, du dicamba (un dérivé toxique du benzène), ou encore de l’aminopyralid.
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