09/02/2017 – 09H00 Nantes (Breizh-info.com) – Une nouvelle manifestation d’extrême-gauche a eu lieu ce mercredi soir, à partir de 18h, au Bouffay dans le centre-ville de Nantes. Cette fois, le prétexte n’était pas une conférence, ni même le meeting de Marine le Pen à la fin du mois, mais l’affaire « Théo », du nom du jeune interpellé de façon houleuse à Aulnay-sous-Bois. Ce dernier est devenu pour l’extrême-gauche un nouveau « martyr » des « violences policières », dénoncées pour mieux passer sous silence les violences qu’«antifas» et ultra-gauche font subir à plusieurs villes de France et de Bretagne depuis des mois.
L’idée de François Hollande de rééditer la séquence Léonarda en rendant visite à Théo n’a pas été jugée des plus lumineuses. Elle aura en effet légitimé plusieurs nuits d’émeutes urbaines dans la banlieue parisienne tout en donnant l’impression que le pouvoir désavoue un peu plus ses forces de l’ordre.
Bref, mercredi soir à 18 heures, l’extrême-gauche battait le rappel place du Bouffay. Le but était de remonter la rue de Strasbourg pour aller assiéger la préfecture. La manifestation était bien sûr interdite. Peu avant 19h, les manifestants avaient sorti les fumigènes et une banderole « Solidarité avec Aulnay, justice pour Théo », mais cette fois, ils n’ont pu détruire et redécorer la ville impunément.
A peine étaient-ils sortis de la place qu’ils ont été bloqués à l’est et à l’ouest. Près de 80 d’entre eux ont été nassés par la police, qui en a relâché 60 après des contrôles d’identité, et a repoussé le reste jusqu’au pont Anne de Bretagne. La circulation du tram a été perturbée, et les CRS ont dû faire usage de gaz pour disperser quelques récalcitrants qui s’accrochaient aux escaliers de la Médiathèque, vers 20h45. Un important dispositif policier était déployé en ville, et près de 25 personnes ont été finalement emmenées par la police, entre 20h20 et 21 h. Selon nos informations, trois d’entre elles avaient été arrêtées avant que la manifestation ne commence.
Rennes : 150 antifas sèment à nouveau la terreur
Les consignes de bloquer les manifestations sauvages de l’ultra-gauche semblent avoir été nationales. A Rennes, une centaine de personnes se sont réunies place Sainte-Anne, ont crié « Police violeurs assassins » (sic) mais ont été cantonnées par les forces de l’ordre sur la place. Ils ont cependant réussi à s’échapper et à provoquer des émeutes en ville. Plusieurs poubelles ont été brûlées, rue de Dinan et boulevard de Chézy. La police a aussi été caillassée à plusieurs reprises, relève la chaîne d’information russe RT.
La manifestation a été dispersée à 22 heures, après des heurts aux alentours de la rue Saint-Michel et de la place Sainte-Anne. Une nouvelle manifestation est prévue le 9 février à 20h, place de la République.
A Paris – où plusieurs manifestations sauvages ont eu lieu au départ de Ménilmontant la veille, dont une qui a vu 60 à 100 individus déferler jusque sur la rue Turenne à travers les 11e et 4e arrondissements, détruisant dans une rage folle vitrines et banques – la nouvelle manifestation, à l’invitation du collectif AFA (Action antifasciste) Paris-banlieue, organisation ouvertement anti-police, a réuni 250 personnes qui ont été contenues sur la place Ménilmontant.
Le pouvoir craint la coordination de l’extrême-gauche et des délinquants de banlieue
Qu’est-ce qui peut expliquer les importants dispositifs policiers déployés à Nantes, Rennes et Paris, qui ont en partie réussi à limiter la casse et qui ont permis de nombreuses interpellations ?
Selon une source proche du dossier, « le pouvoir craint une connexion de la contestation issue de l’extrême-gauche militante et celle des délinquants de banlieue », les premiers étant à l’affût de toutes les causes pour retrouver un prétexte pratique de descendre dans la rue et tout casser. « La technique est toujours la même, c’est celle d’un coup d’état permanent. Leur slogan, « devenons ingouvernables », c’est l’anarchie mise en application chaque soir dans les villes, et imposée à tous ».
Ce 8 février, des militants d’extrême-gauche nantais sont allés tracter dans des quartiers sensibles, qu’ils espèrent soulever et faire venir dans les centre-villes. A Besançon, dans le quartier (très) sensible de Planoise, une équipe de l’ultra-gauche locale a laissé divers tags dont un très couleur locale, « zbeul populaire contre la hogra ». Zbeul signifie émeute ou désordre, quant à la hogra, c’est une notion algérienne qui recouvre le mépris, la domination – souvent armée et accompagnée de bavures – du pouvoir et de ses bras armés (police, justice etc.) sur le peuple.
Pour l’heure, ces efforts n’ont pas eu les effets escomptés. A Nantes, ce 8 février, seules quelques personnes issues des quartiers sensibles de la ville étaient dans le rassemblement. Et encore s’attachaient-elles surtout à suivre la BAC, qui intervient habituellement en civil contre les vols à la tire et la vente de drogue – afin d’essayer de les reconnaître à l’avenir.
Cependant, l’extrême-gauche nantaise s’attache depuis longtemps à développer des contacts avec les délinquants de banlieue, dans l’optique d’une nouvelle « convergence des luttes », les paysans et les ouvriers n’étant plus guère intéressés par le Grand Soir, ayant troqué les dégradés de rouge et noir pour le bleu marine.
Selon nos informations, plusieurs anciens délinquants de la région parisienne, qui se sont installés parmi les zadistes autonomes – ceux qui ne dépendent d’aucune association paysanne ou zadiste – en marge de la ZAD de Notre-Dame des Landes – pourraient faire les relais entre l’ultra-gauche locale et les cités nantaises.
Louis Moulin
Photo : Breizh-info.com
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