Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Sens commun. En Pays de Loire le mouvement renonce à s’opposer à l’avortement et au lobby LGBT

26/04/2016 – 05H00 Nantes (breizh-info.com) – Issu de La Manif pour Tous, Sens commun se présente volontiers comme un mouvement de catholiques qui veulent peser sur les politiques sociales et défendre les valeurs catholiques et les familles au sein de la droite parlementaire traditionnelle. Qualifié par certains médias conservateurs de « droite des valeurs et des convictions », Sens commun semble prendre des libertés avec l’orientation de ce mouvement, notamment en Pays de Loire. Les trois élus Sens commun ont en effet fait voter  avec l’ensemble de la droite la poursuite de toutes les politiques sociales de l’ancienne majorité de gauche, notamment les subventions à l’avortement (Pass Contraception) et aux associations LGBT.

Le mouvement Sens Commun est constitué d’une partie des anciens cadres de La Manif pour Tous qui ont infiltré les partis de la droite traditionnelle – principalement l’UMP/LR et dans une moindre mesure l’UDI et le PCD – afin de se faire élire et de promouvoir les valeurs catholiques dans les politiques publiques sociales et familiales. Ce lobby conservateur, qui agit un peu comme le Tea Party aux Etats-Unis, a réussi à propulser 40 des siens comme conseillers nationaux UMP/LR et faire élire 10 personnes aux dernières régionales. Le mouvement n’hésite pas, pour promouvoir ses valeurs, à faire de l’entrisme massif comme l’ont fait les trotskistes au PS dans les années 70. Avec, semble-t-il, moins de réussite que ces derniers.

En Pays de la Loire, ils sont trois. Maxence de Rugy, maire de Talmont saint Hilaire en Vendée, 35 ans, Roch Brancour, marié, père de 6 enfants et adjoint à l’urbanisme à Angers, et enfin Sébastien Pilard. Ce nantais, marié et père de 6 enfants est le leader du mouvement – avec Madeleine de Jessey – et est aussi délégué national UMP/LR aux entrepreneurs.  Catholique pratiquant,  on peut le trouver tant à la paroisse diocésaine de la Madeleine, sur l’île Beaulieu, où la messe est moderne et en français, qu’à la messe en latin de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP, une société de prêtres qui est dite « ralliée », car elle reconnaît l’autorité de Rome et des évêques) en l’église nantaise de Saint-Clément.

Le 15 avril dans la matinée, les élus Sens commun des Pays de Loire avaient l’occasion de voter conformément à leurs convictions alors que le conseil régional votait les subventions à l’avortement (Pass Contraception) et aux associations notoirement opposées aux valeurs chrétiennes et familiales que défend leur mouvement. Or, les consignes du groupe de la nouvelle majorité (UMP/LR et UDI) dont fait partie Sens commun imposait de voter pour la reconduite de ces subventions décidées sous la majorité de gauche de Jacques Auxiette.

Les trois représentants de Sens Commun ont donc voté pour subventionner l’AIDES, association qui promeut le lobby LGBT. Ils ont voté également pour l’AFEV, une association de gauche. Ils ont voté pour le Planning Familial, qui encourage l’avortement. Ils ont voté enfin pour le Pass Contraception, qui délivre aux mineures de quoi avorter en contournant l’autorité légale de leurs parents.

Sébastien Pilard avait pourtant été approché par un élu d’un autre parti – lui aussi catholique pratiquant – qui l’avait pressé de s’abstenir, à défaut de voter contre. En vain. Sébastien Pilard était absent lors des deux votes ((Rapports santé 188 & Culture 388) liés au Pass Contraception, mais comme le vote se fait par groupe, et non nominativement, son absence signifie qu’il a voté pour.

Finalement seul le groupe FN, mené par Pascal Gannat, élu de la Sarthe, et Samuel Potier en Loire-Atlantique, a voté contre les subventions en cause.

Dans une tribune publiée sur Boulevard Voltaire, Pascal Gannat, chef du groupe FN-RBM au conseil régional des Pays de Loire dénonce avec force la trahison de Sens Commun par rapport aux valeurs que ce mouvement est censé défendre, et que son leader refuse d’appliquer sur sa terre d’élection : « un constat s’impose : reconduction à 100 % des politiques culturelles et sociales de la gauche », assène Pascal Ganant. « tout l’édifice culturel, des « solidarités » et du « social » le plus politisé et communautariste, ou idéologisé et artificiel. Aucune mesure en faveur des familles et des femmes qui travaillent en éduquant leurs enfants, aucune proposition culturelle rompant avec le mainstream de la gauche ».

Et Pascal Gannat d’enfoncer le clou : les trois élus Sens Commun du conseil régional des Pays de Loire, dont leur chef de file national Sébastien Pilard, « doivent l’admettre : la révolution culturelle politique tant annoncée par Sens commun n’a pas encore commencé. Aucun d’entre eux n’ayant, d’ailleurs, osé s’exprimer contre la théorie du gender lors du débat obligatoire sur l’égalité homme-femme, tandis qu’une élue centriste se réjouissait dans l’hémicycle de ce que la politique de la gauche, surtout en faveur de « toutes les formes de famille », ait été reconduite. »

Dans plusieurs médias de droite, Sens Commun est présenté comme la « droite des convictions et des valeurs ». Ses chefs de file seraient des « rebelles » à l’establishment qui incarneraient une résistance minoritaire, défendant les valeurs traditionnelles et familiales. « Rebelles ? En carton pâte », rit jaune un habitué des coulisses de la droite nantaise. « Ils n’ont qu’une valeur, eux-mêmes, et qu’une conviction : ce qui les arrange. Comme tous les autres en somme », remarque-t-il, estimant que « les catholiques se sont faits avoir, une fois de plus. Y a clairement tromperie sur la marchandise ». Selon le blogueur Dextra, alors que Sens Commun espérait reprendre l’espace public en noyautant l’UMP/LR, il finit par « finalement être à l’image du mouvement, suivre le sens commun imposé par la droite libérale républicaine dans laquelle elle a été intégrée et noyée. »

Crédit photos : DR
[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

3 réponses à “Sens commun. En Pays de Loire le mouvement renonce à s’opposer à l’avortement et au lobby LGBT”

  1. Cadoudal dit :

    « les consignes du groupe de la nouvelle majorité (UMP/LR et UDI) dont
    fait partie Sens commun imposait de voter pour la reconduite de ces
    subventions décidées sous la majorité de gauche de Jacques Auxiette. »
    Certains pensent se déresponsabiliser en suivant les consignes du PARTI, mais c’est un leurre. Les catholiques sont ultra minoritaires et si, en plus ils se comportent comme cela, c’est vraiment à pleurer. Plus de deux siècles de dhimmitude……

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Politique

Le défi des élections municipales de 2026 : Les maires de droite en meilleure position face aux défis de sécurité et de finances

Découvrir l'article

Culture & Patrimoine, Patrimoine, Religion

« Thérèse au quotidien » : un rendez-vous spirituel quotidien avec Sainte Thérèse de Lisieux

Découvrir l'article

Politique

La gauche désormais largement minoritaire dans la fonction publique, selon une étude du Cevipof

Découvrir l'article

Sociétal

Revue Éléments : de quoi peut-on encore rire aujourd’hui, et avec qui ?

Découvrir l'article

A La Une, Sociétal

Une victoire pour la liberté d’expression : la cour d’appel de Rennes relaxe Breizh-Info face à Ouest France et son journaliste

Découvrir l'article

A La Une, Sociétal

Victor Aubert : « Academia Christiana, c’est l’occasion de rencontrer de bonnes personnes qui partagent un idéal élevé » [Interview]

Découvrir l'article

Politique, Tribune libre

Législatives 2024. Comment la droite peut gagner ?

Découvrir l'article

A La Une, Sociétal

Julien Rochedy : « Nous devons fonctionner comme des lobbies, des syndicats des peuples autochtones » [Interview]

Découvrir l'article

Tribune libre

Éloge des radicaux, ou pourquoi la gauche peut gouverner plus facilement que le RN [L’Agora]

Découvrir l'article

QUIMPER

Face à un évêque (Monseigneur Dognin) sourd aux revendications des catholiques, une nouvelle mobilisation le 16 juin à Quimper

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky